Édito > Triathlon et jeux olympiques dans un statut quo.

L’ITU a profité de l’arrivée des Jeux Olympiques d’hiver à Sochi pour annoncer sa nouvelle procédure d’attribution du nombre de places par nation. Enfin, il est important de se rappeler que c’est avant tout le comité olympique qui a imposé la forme actuelle de notre sport en exigeant que les courses permettent le sillonnage (drafting). L’attribution de pénalité durant le vélo aurait trop marginalisé la compréhension de notre sport pour un public non averti. Ce sport qui avait une histoire courte à dû totalement se ré-inventer lors de son introduction à Sydney.

C’est sûrement un bon sujet pour un débat interminable, mais c’est avant tout le CIO qui a modelé le sport triple. Avec du recul, il est difficile de croire que le spectacle serait meilleur sans drafting. Que ce soit chez les hommes ou les femmes, le spectacle à Londres était tout simplement incroyable et pourtant.

En regardant les jeux d’hiver de Sochi, on voit de nombreux sports qui ont vu leurs présences s’amplifier cette année. Un exemple parfait est le patinage artistique par équipe ou même la luge par relais.

L’évolution d’un sport aux jeux n’est pas nouvelle. Si on prend le ski de fond, en 1988, il n’y avait que 4 épreuves pour les hommes et  les femmes. Il y en a désormais 6 pour les hommes et les femmes.

Ces multiplications d’épreuves est avant tout le fruit d’une volonté d’avoir des courses plus courtes et avec plusieurs manches (sprints) et plus de relais.

Dans cet esprit, le triathlon a aussi imaginé des courses avec des phases qualificatives ainsi que des relais. Pour la première, cette formule ne s’est jamais rendue à des courses WTS et pour ce qui est du relais, l’ITU n’a su véritablement imposer ce format afin qu’il soit un enjeu pour les fédérations.

L’ITU s’est d’ailleurs fait refuser l’ajout du relais à Rio. Tout cela semble ironique puisque la fédération internationale semble convaincue qu’il sera ajouté à Tokyo. À la fin du compte, on peut se questionner  à savoir pourquoi la place du triathlon dans le mouvement olympique n’est pas grandissante?.

Pour sa défense, le triathlon a toujours offert un excellent spectacle et pourrait facilement être décliné avec d’autres distances comme les super-sprints ou même de courses de moyennes distances. Tout cela serait totalement valable puisque chacune de ces courses demandent des spécificités très distinctes.

Il y a cette fameuse injustice puisqu’un athlète en gymnastique, ski de fond, patinage de vitesse, natation, etc. a la possibilité de s’aligner sur plusieurs courses et ces fameux multi médaillés obtiennent des statuts de privilégiés face à ceux qui n’ont qu’une course.

Comme si le système n’était pas assez dur sur le triathlète, le CIO continue de limiter le départ à 55 participants (en comparaison à 64 en WTS). En fait, cette diminution n’est pas justifiable sur le plan athlétique. Les courses ne sont pas plus justes ou plus spectaculaires parce qu’il y a moins d’athlètes.

Au contraire, si on prend la course de 2012, l’Australie n’a pas sélectionné Emma Snowsill qui était pourtant la championne olympique en titre. Une nation dominante limitée à 3 athlètes pourrait donc se priver d’une gagnante potentielle, surtout qu’avec une planification dédiée pour les jeux, il est difficile de s’assurer de son état de forme pour les jeux vu que la sélection est généralement faite plusieurs mois avant.

C’était à l’époque un cas exceptionnel, mais on peut déjà voir ce scénario se répéter avec les meilleures nations.

Encore une fois, si on compare d’autres sports d’endurance comme le marathon ou encore le ski de fond, le CIO est plus limitatif avec le triathlon. Il se prive donc d’une plus grande représentation internationale. Il est certain qu’une formule avec des manches qualificatives permettraient d’avoir plus d’athlètes au départ.

À la fin du compte, cette course si unique pour le triathlon rend cet événement encore plus exceptionnel, mais le revers de la médaille est que l’échec pour un athlète est encore plus dommageable. Le système actuel de qualification fait que sa participation aux jeux est déjà une victoire.

Malheureusement, tout la logique en arrière des WTS est influencée par la fameuse qualification olympique. À la fin, on à le sentiment d’avoir des saisons importantes et d’autres transitoires. Cela ne permet pas d’avoir des courses dites « classique » parce que chacun à tracé sa route distincte pour les jeux.

Le triathlon n’a t’ il pas  fait ses preuves?

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