Rétrospective 2014 > Développement du triathlon? Y-a-t il un pilote dans l’avion?

À écouter les grands circuits, le triathlon est en pleine explosion. En fait, c’est le cas dans certaines régions du monde. La venue de certaines courses aide à populariser le sport. Mais pour le reste, on a plutôt l’impression que le sport triple continue à perdre du terrain et surtout, personne ne semble vraiment aborder cette problématique. 

Un système viable? 
Que cela soit l’ITU ou Ironman, ces deux circuits sont avant tout articulés autour d’un seul événement majeur, soit les Jeux olympiques ou Kona. Ces courses ont en commun d’être nettement les plus médiatisées. 

Chez Trimes.org, on le dit souvent que le développement du triathlon passera par plusieurs événements majeurs dans la saison. Dès cette année, on va commencer à voir les meilleurs au monde avec des calendriers plus réduits. Dans ces rendez-vous manqués, le spectacle n’est pas toujours au rendez-vous et l’amateur sera en attente de la fameuse course qui compte. 

Popularité = plus d’événements?
Ironman et l’ITU sont en pleine expansion, mais est-ce que cela concorde véritablement avec la popularité du sport? On ressent plutôt que les athlètes délaissent les courses indépendantes pour les courses des différents circuits. Dans le cas de l’ITU, l’ajout de courses sur le circuit de la série mondiale et de la coupe du monde ne répondent pas véritablement à une demande populaire, mais plus à un besoin de mondialiser le sport.

De nombreuses courses se sont tenues sans spectateurs. 

Cela part d’un bon sentiment, malheureusement, les fédérations nationales ne sont pas plus riches pour autant et avec toutes ces épreuves, les exigences monétaires sont de plus en plus grandes sans que l’athlète y soit financièrement gagnant. Tout cela n’est pas viable et cette situation finira par devenir intenable. 

Dans les deux cas, les athlètes se font imposer un calendrier pour réussir à se qualifier pour la seule rassembleuse. Les médias se concentrent donc uniquement sur les grandes finales. 

La présence médiatique du triathlon?
Rares sont les sports qui réussissent à s’imposer. Le problème actuel du triathlon élite est qu’il est suivi uniquement par une partie de ses pratiquants. Contrairement à d’autres sports qui sont très suivis par des non pratiquants, comme exemple, les X Games.

La problématique actuelle est qu’Ironman refuse désormais de web diffuser ses courses en direct. L’ITU et la WTC diffusent des communiqués de presse qui sont tout simplement copiés-collés dans les différentes publications.

Cela ne suscite aucune culture. Tandis que le cyclisme ou l’athlétisme voit une évolution constante dans leur culture et profitent de nouveaux médias, le triathlon fait du surplace ou le sport semble tout simplement faire du surplace. L’amateur lambda est réduit à devoir regarder des images présentant le matériel utilisé par les pros au lieu de vivre des moments en direct. 

Les deux derniers mois, l’ITU n’a pas été en mesure d’offrir de bonnes couvertures de ses coupes du monde. Même si ca formule est très formalisée, la méthode est validée et recopiée sans cesse. Malheureusement, le sport mérite mieux. Les autres médias devraient prendre le relais mais comment parler d’une course sans image?

Ironman n’a pas diffusé les championnats du monde de 70.3. Alors que les autres sports profitent des possibilités technologiques, le triathlon semble tout simplement reculer. La problématique est la même qu’avec l’ITU. Comment parler des courses sans diffusion? De plus Ironman souhaite aussi agir comme un média et impose des embargos pour en tirer avantage. Limiter la diffusion de photos, demander aux médias d’attendre une journée pour publier ses textes. Est-ce vraiment bon dans l’intérêt du sport? 

Comment peut-on développer un sport s’il n’a pas de vitrine?

3 commentaires
  1. Cet article relate très bien les réalités du triathlon quoi qu’avec certains articles moins techniques, les profanes arrivent de temps en temps à lire entre les lignes. Les thématiques abordées sur le sujet du triathlon sont souvent incompréhensibles par les débutants qui recherchent des repères à travers des documentations, des récits de parcours, des conseils. D’où la nécessité d’avoir un coach d’entraînement de triathlon. Les triathlètes aux niveaux avancés suivre un plan d’entraînement en 20 semaines sur le site http://julienbraida.com/entrainement-triathlon/

    1. Répondre à un article de fond en plaçant une pub, magnifique. Il y en a beaucoup d’autres des sports où il faut payer un coach pour comprendre le sport ?

      Perso je fais du tri depuis 4 ans, j’adore ce sport mais je n’ai jamais pu suivre une seule course en direct en dehors des JO (et des bouts de Kona). Finalement c’est en lisant Trimes que j’ai réussi à comprendre les subtilités tactiques des pros, les dynamiques de course en fonction des points forts/points faibles.. etc. C’est pas dans Triathlete magazine ou en regardant stade 2 qu’on peut suivre quoi que ce soit.
      Tout vient de la couverture médiatique, si effectivement on avait une bonne couverture avec des spécialistes pour tout expliquer ça pourrait devenir intéressant à suivre. Le cyclisme a bien réussi et pourtant c’est pas évident à suivre niveau tactique.
      L’exception reste quand même l’IM, c’est mon format préféré en tant que triathlète mais suivre une course live de 8-9h c’est trop long même pour un passionné. En revanche on pourrait en faire de supers résumés de course. C’est un format avec plein de rebondissements, avec son lot de surprises. Chaque course a son histoire.. mais trop long en live.

  2. Et si on résonnait à l’inverse ?
    Moins de grand rendez vous = moins de médias = moins d’argent = moins de risque à prendre pour les athlètes… dopage bien sur, mais pas que (santé, vie perso…etc).
    Il y a quelques costauds qui se sont blessés proche des grands evenements par le passé. Il semble qu’ils en ont tiré les leçons en courant 10-15 courses par an plutot que 15-20.

    Donc il y a bien DES pilotes dans l’avion, qui savent ce qu’ils font et pourquoi ils le font.