Les frères Brownlee dans le doute?

Abu Dhabi était la première course d’une très longue saison. Pour certains, c’était surtout l’occasion de reprendre la compétition et de se préparer pour les futurs vrais enjeux, soit la sélection olympique. Mais pour les vedettes du circuit, ils sont déjà dans la lutte pour le titre mondial. 2014 nous a prouvé que ce sont les victoires de Javier Gomez en début de saison qui lui ont permis de s’attribuer le titre. Il n’a plus gagné de course dès le retour d’Alistair sur le circuit (Londres, fin mai).

Après 2 saisons où les Brownlees se sont fait priver du titre de champion du monde par Javier Gomez, les différentes déclarations des 2 frangins affirmaient bien leur volonté de se reprendre. Les indicatifs étaient pourtant positifs, ils passaient enfin un hiver sans blessure.

Et puis à quelques jours du début de la série mondiale, la nouvelle tombe, Alistair doit renoncer à courir à Abu Dhabi. Il ne’y a toujours pas de déclaration officielle de sa part. 2 versions circulent, selon les médias britanniques, il s’est tordu la cheville, selon des techniciens de sa fédération, il a été attaqué par un chien durant un entrainement. Certaines personnes dans son entourage restent très vagues et évoquent la problématique du circuit qui demande de longs voyages et d’une saison très longue. On rentre donc totalement dans la spéculation puisqu’Alistair n’a pas été en mesure de faire des saisons complètes ses deux dernières saisons, on peut comprendre sa réticence.

Abu Dhabi proposait un parcours non favorable à Alistair. L’anglais remporte du succès surtout sur la distance olympique et non les sprints. Cela s’explique par le fait qu’il n’est pas en mesure de faire la différence à vélo. Il gagnera tout de même Hambourg (sprint) en 2014. Mais contrairement à des parcours comme Londres ou Abu Dhabi, le parcours allemand est technique. Faire la cassure après la natation est une opportunité à prendre.

La réussite des Brownlee s’explique avant tout par leur exécution course après course. Pour être régulier sur le circuit, il faut être en confiance.

Johny Brownlee était exemplaire dans la matière, depuis une 38e place au Championnat d’Europe à Athlone, il n’avait pas manqué le podium en 4 ans. C’est seulement à la Grande Finale d’Edmonton qui ne se trouvera pas une place sur le podium (4e). C’était pourtant une course très importante puisqu’il pouvait encore mathématiquement gagner le titre de champion du monde. Ironiquement, il perdra même sa 2e place au profit de Mario Mola.

À Edmonton, quelque chose s’est cassé. J’étais en face de lui, sa transition était apocalyptique. Je me rappelle encore du regard d’Alistair vers lui. Le message était clair et du style « mais qu’est ce que tu fous! ». Sa suite de sa course sera une série d’erreurs d’exécution.

En ITU, évidemment, il faut être très fort athlétiquement, mais une erreur peut vous éliminer à n’importe qu’elle moment. Il faut impérativement être en confiance pour exécuter une course parfaite, mais aussi pour rester dominant face à ses adversaires. Les Brownlees se sont pointés aux Jeux olympiques avec cette impression d’être imbattable.

Est-ce la fin?

Jonathan voulait arrêter cette spirale, les Brownlees se pointent à une course avec la conviction qu’ils peuvent gagner.

Pourtant, le scénario d’Edmonton se répète, il sort légèrement en arrière de l’eau avec 20s de retard sur la tête et manque encore une fois sa transition allant jusqu’a rentrer dans une barrière. Son éxecution est à nouveau hasardeuse. Même à vélo, il se fait piéger et ne sera pas capable de poser le vélo dans la tête. Les erreurs s’accumulent…

Lui qui venait de courir un 5k en 14 minutes terminera à plus de 30s de Mario Mola. C’est un monde pour celui qui a le plus de victoires sur le circuit en Sprint. Sur cette distance en WTS, il a tout simplement gagné la moitié des courses disputés depuis la création de la série. Il avouera plus tard qu’il n’a pas de jambes après le vélo. Cela reste très étonnant pour un athlète qui accompagné de son frère (ITU Stockholm WTS) avait réussi à tenir à distance les poursuivants.

De plus en plus, on peut commencer à douter de la capacité de Jonathan de bien courir avec l’absence de son frère. Il a besoin de l’avoir à ses côtés en natation et à vélo. Mais avant tout, il doit reprendre sa confiance.

Les Brownlee ont perdu leurs titres de champions du monde par leur incapacité à rester en forme tout le long de la saison, mais sur papier, ils restaient les plus forts. Alors, sont-ils en train de perdre leur confiance en eux? Est-ce qu’ils ont perdu l’ascendant psychologique?

La roue a-t-elle tournée pour les Brownlee? Rendez-vous à Auckland.

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