Après 5 étapes de la série mondiale, cela sera la première fois que les deux frangins du Yorkshire (Brownlee) seront enfin réunis. Cette course sera la dernière avant la coupure estivale pour la série mondiale. Certains athlètes seront attendus aux Jeux européens de Baku ainsi qu’aux Grands Prix français et allemands. Il ne fait aucun doute que les protagonistes du circuit chercheront surtout a gagner en confiance et à prendre l’ascendant sur leurs adversaires pour le futur.
Quelle dynamique?
Alistair Brownlee prépare déjà le terrain pour le futur, il est dans une position où il doit garder l’ascendant sur son frère, mais surtout sur ses adversaires. Javier Gomez a préféré faire l’impasse sur cette course et se prépare à faire son retour en 70.3 la semaine prochaine.
Dans ce début de saison, à l’exception d’Auckland, on n’a plus assisté à ces dynamiques par élimination où un erreur vous sort de la course. L’absence de certains athlètes et les parcours vélos n’ont pu permettre de revoir le schéma tactique si habituel de 2014 qui éliminait constamment les nageurs plus vulnérables.
La grande question est de savoir s’il est encore possible de faire la différence sur la distance sprint et sur un parcours vélo offrant des routes très larges et sans relance. Ces caractéristiques avantagent généralement les groupes massifs et donc les retours de l’arrière. Les Brownlees nous ont tout de même habitués à réaliser l’impossible, il suffit de penser à Stockholm en 2014, où les deux se manieront seuls d’une avance d’une minute à vélo.
Même si les sprints, étant plus court permettent à certains d’athlètes d’atténuer une faiblesse. Dans un calendrier très chargé, un athlète doit être au maximum de sa forme pour bien performer en course à pied. Ce n’est plus seulement une épreuve d’endurance, mais aussi de vitesse pure. Les athlètes qui ont fait l’impasse sur Yokohama devraient en prendre avantage.
Mario Mola est sans aucun doute à considérer pour la victoire ce week-end, mais son accumulation de courses ainsi que ces participations en Bundesliga nous font croire qu’il attend avec impatience une pause puisque la fédération espagnole à imposer un model de sélection olympique qui pousse ses athlètes à courir toutes les courses. Fernando Alarza est aussi dans cette situation. Même s’ils sont aux premières places du classement mondial, difficile de savoir s’il y a un essoufflement qui pourrait se payer plus cher dans la saison.
Il ne faut aucun doute que les deux Brownlee voudront envoyer un message clair. Ils n’attendront personne à la sortie de la transition (T1). De plus, ils pourront compter sur le retour au circuit de Richard Varga ainsi que d’Aurélien Raphael. Ce sont deux athlètes qui ont tout à gagner à rendre la natation nettement plus sélective.
Rares sont les athlètes qui sont à l’aise dans les 2 scénarios. Vincent Luis a démontré qu’il pouvait tirer son épingle du jeu autant dans une arrivée massive en T2 que dans une échappée. Pour le jeune français, un autre podium permettrait véritablement de s’instaurer dans les athlètes majeurs sur le circuit (Gomez, Mola, les Brownlees et Murray). D’ailleurs, seuls ces 7 athlètes (avec Pierre Le Corre) sont montés sur le podium en 2015.
Il y a clairement une démarcation qui est faite et ces athlètes veulent la garder. Le jeune français se doit de rappeler aux autres que Rio ne sera pas uniquement un match entre l’Espagne et le Yorkshire comme Alistair a pu le mentionner dans la presse.
Pour les autres athlètes, il existe une course aux points afin d’obtenir sa place sur le ponton au Test Event à Rio. Il ne reste à peine 30 jours pour les accumuler. Cela aura donc un effet sur les agissements des athlètes.
Les sprints sont des courses spéciales puisque les meilleurs nageurs comme Schoeman (AFS), Richard Varga (SVK), Igor Polyanskiy (RUS), Aurélien Raphael, Akos Vanek (HUN), Tommy Zaferes (USA), Wian Sullwald (AFS) sont généralement en mesure de mieux résister en course à pied. Pour ces athlètes, ils sont tous conscients qu’un top 8 est envisageable s’ils sont en mesure de faire la différence en natation.
Des jeunes doivent se tracer un chemin pour la suite. Jake Birtwhistle (AUS) sera très attendu. On le sait en mesure de courir en dessous de 14:20 sur 5k à seulement 20 ans. Dorian Coninx a aussi un potentiel hors norme. Ce début de saison ne s’est pas encore passé comme il l’espérait, mais son entourage est confiant de son état de forme. Tyler Mislawchuk (CAN) a étonné dans ses débuts en WTS avec 2 top 20. Toute cette nouvelle génération doit encore prouver qu’il mérite leur chance pour la prochaine olympiade.
Est-ce que la course pourrait être ouverte et voir la formation d’un groupe massif en T2, d’après nous, il ne fait aucun doute que les Brownlee refuseront ce scénario, si jamais la résistance est plus forte, on assistera alors à une course qui se jouera bel et bien à la course à pied.
Des athlètes comme Étienne Diemunsch (FRA), Jarrod Shoemaker (USA), Ryan Bailie (AUS), Joao Silva (POR), Gregor Buchholz (ALL) et Sven Riederer (SUI) pourraient alors être invités dans une course à pied à l’usure.
Et pourquoi pas le retour de Steffen Justus (ALL).