La Chronique de Xa’ – Choc thermique… Ou comment sortir d’hibernation pour déguster Abu Dhabi comme il se doit !

Ça fait du bien de passer quelque temps éloigné du petit microcosme du triple effort. À trop rester collé à l’actualité, on peut vite oublier de prendre un peu de recul et de hauteur. De la hauteur, j’en ai pris au sens propre comme au sens figuré depuis quelques semaines et c’est un peu engourdis et sous la neige de mes chères montagnes alpines que je reprends la plume pour recommencer à écrire mes bêtises à l’orée d’une nouvelle saison qui s’annonce passionnante !

Pourtant, il faut se rendre à l’évidence. Le « tri », c’est bel et bien pour moi une drogue dure… Mais je ne m’en plains pas tant que les dommages collatéraux sur mes amis et ma famille ne sont pas trop importants !

Et oui, avec le mois de mars, les 1ere grosses échéances arrivent à grands pas. Je sors donc de ma tanière et m’apprête, un peu « addict », comme chaque année, à déguster tout cela avec gourmandise !

Année olympique oblige, c’est les courses ITU qui devraient attiser mon attention plus que tout le reste. Que les adeptes du long m’en excusent, mais c’est vrai qu’en plus, il semble assez clair que chez les garçons comme chez les filles, nous sommes partis avec Jan frodeno et Daniela Ryf pour un bail assez long pour ce qui est de la domination de la distance reine du triple effort… Je vais donc, attendre patiemment octobre et Hawaii tout en gardant un œil sur les performances de nos « frenchies » en espérant en voir un nombre record qualifié en pro en fin d’année pour la grand-messe sur le Pier.

Sur le court, ce n’est pas tout à fait la même limonade… Et personnellement, ç’est ça qui m’excite !

Gwen Jorgensen contre le reste du monde !

Bon, je sais ce que vous allez me dire : chez les filles, Jorgensen est tout simplement imbattable… C’est sûr, les chiffres lui donnent raisons, sa domination est sans partage depuis un an et demi… Oui, mais… Nicola Spirig reste une grande inconnue, elle adore jouer là-dessus et la Suissesse n’a peur de rien ni personne… De leur côté, les Anglaises se sont rapprochées de plus en plus dangereusement de l’ogre américain en fin d’année. Enfin, le parcours de Rio, de par ses spécificités en vélo, peut nous réserver quelques surprises…

Attention, je n’ai rien contre Gwenn, mais je suis persuadé que tout est possible pour l’or et que la course au podium pour ces demoiselles sera très ouverte cette année.

Six majeurs…

Chez les gars, là, pour le coup, la hiérarchie semble plus ouverte que jamais. J’ai l’impression d’ailleurs que la partie de poker menteur entre les Anglais et les Espagnols à commencé déjà l’année dernière et qu’elle risque de se poursuivre cette année… Alistair et Johnny contre le reste du monde : ça, c’était le scénario de Londres et les deux frérots avaient tenu leur rang avec brio… Cette année, ils n’apparaissent pas forcément avec ce statut de super favoris tant leur domination a été mise à mal depuis deux saisons. Gomez toujours aussi fort, Mola capable de tout, l’avènement de Vincent Luis et de Richard Murray… Ça en fait déjà six pour trois places sur la boite… Et derrière, ça se bouscule au portillon dans un joyeux bordel dont nous risquons de voir les prémices dès ce week-end à Abu Dhabi en l’absence de la majorité des tauliers habituels…

Dans ce contexte, avant de parler de bagarre pour aller chercher une breloque, nos petits français vont devoir batailler ferme pour saisir la dernière place disponible sur la plage de Copacabana le 18 aout prochain… Tout le monde semble d’accord pour dire que cela devrait se résumer à un duel Le Corre / Coninx. C’est vrai que les deux impressionnent, mais en ce qui me concerne, j’attends impatiemment de voir Simon Viain samedi, car, s’il n’a pas décidé de faire une perf sur un 10 kilos mesuré cet hiver, sans doute pour rester loin des projecteurs, ses inters régionaux de cross m’ont tout simplement impressionné et je le pense capable de tenir le rythme sur cette discipline avec le haut niveau mondial… L’inconnue restant sa capacité à bien sortir de l’eau…

Aurélien Raphaêl me semble quant à lui un peu court depuis déjà quelque temps et la stratégie française excluant le rôle d’un domestique, Anthony Pujades aura sans doute bien des difficultés surtout sur distance olympique où sa course à pied reste perfectible…

Les Françaises : un fauteuil pour quatre ?

Chez nos filles, je risque encore de rester frustré. Sur cette première manche, nous aurons seulement Emmie Charayron et Audrey Merle au départ. Pour les deux, c’est un peu l’inconnue, mais avec des problématiques presque opposées : Audrey devra montrer sa solidité et ses progrès techniques comme physiques en vélo. C’est sa seule chance de sortir une course à pied enfin à son niveau en WTS. Pour Emmie, le couperet sera, comme souvent, la natation: en deux mots, ça passe ou ça casse à T1…

« Le troisième larron » de l’histoire chez les filles sera peut-être cette saison Léonie Périault. Mon ancien élève a bien changé depuis la saison dernière. Beaucoup de force et de confiance se dégagent d’elle. J’espère la voir très vite sur des courses de premier ordre, car « Léo » semble être arrivée à maturité et on n’est pas à l’abri de quelques bonnes surprises la concernant dès ce printemps ! Et Cassandre me direz vous ? À mon avis, cela risque d’être un peu court pour elle, surtout sur le format olympique… Reste que pour toutes ces filles, au vu des dispositions fédérales, j’ai bien peur qu’il n’y en ai qu’une, voire, aucune sur le plage de Rio cet été. À elles de démontrer sportivement qu’elles ont le potentiel pour infléchir la volonté politique de la DTN. Personnellement, je suis persuadé qu’au moins deux filles parmi ces quatre peuvent avoir leur mot à dire sur une course olympique dès cette année… Et j’aimerais tant voir au moins deux Françaises au départ…

Ça y est, j’ai mes chips, mon pop corn et mon coca… Abu Dhabi s’annonce très ouverte, il n’y aura aucune certitude à l’arrivée, mais sans doute que nous pourrons déjà tirer quelques enseignements utiles en particulier en ce qui concerne la nouvelle garde : Les Birtwhistle, Mislawchuk, Coninx and co… Et si je vous ai mis une photo de mon ami Tom Bishop en tête de mon article c’est que le petit lutin anglais m’a promis il y a deux jours de rendre la course excitante sur la partie vélo… Et mon ami Tom tient toujours parole alors… Enjoy !

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