On refait la course avec Yannick Bourseaux – Victoire en coupe du monde para PT4 et officiellement sélectionné pour Rio.

Pour la première fois de son histoire, le triathlon sera présenté lors des Jeux Paralympiques à Rio. Yannick Bourseaux évolue dans la catégorie PT4 où le niveau de compétition est remarquable. À titre d’exemple, son adversaire Stefan Daniel est le champion canadien en cross (junior – valide). On a profité de sa récente performance en Afrique du Sud pour faire le point avec lui. 


Ta victoire en Afrique du Sud te permet de valider ta sélection pour les Jeux Paralympiques. J’imagine que tu ne dois pas regretter le fait d’avoir fait l’impasse sur Sotchi (en biathlon) pour retourner en triathlon ?

Je ne regrette pas d’avoir fait ce choix. Il est de mon point de vue impossible de courir deux lièvres à la fois, il faut faire des choix dans une carrière sportive. En octobre 2013, j’ai choisi de tout mettre en œuvre pour être performant sur l’épreuve de paratriathlon des Jeux de Rio. De ce fait, il devenait impossible d’aller à Sotchi. On était à 3 ans de Rio et je n’avais pas de temps à perdre pour tenter d’atteindre le niveau requis pour être sur le podium à Rio. J’ai donc rangé les skis et ressorti maillot de bain, vélo et runnings avec une motivation de cadet !

Là, j’ai validé le critère fédéral. Il faut maintenant attendre la fin de la période de qualification paralympique (30 juin) pour savoir si la France aura au moins un dossard dans la catégorie PT4… Mais je ne me fais pas de soucis là-dessus !

Comment jugerais-tu ton effort lors de cette WPE ? Malgré ta victoire, tu disais avoir commis des erreurs ?

Je pense avoir fait une bonne course de rentrée, mais pas une course « pleine ». Tout d’abord, j’ai eu du mal à me mettre en route en natation sans parvenir à prendre les pieds des autres concurrents. J’ai nagé «à mon rythme» et la note à la sortie de l’eau était sévère. Pour couronner ce début de course moyen, je n’ai pas été rapide à T1 ! Heureusement, j’avais de bonnes sensations sur le vélo et j’ai pu reprendre la tête de course rapidement. Mon capteur de puissance n’a pas fonctionné, j’ai fait ça au «feeling» et je n’ai peut-être pas très bien géré mon effort sur l’ensemble des 20km. Mais j’étais content d’avoir fait un bel écart à la fin du vélo, car depuis 2 semaines j’avais mal à l’ischio. J’ai ainsi pu gérer la CàP en évitant d’aggraver ma « petite » blessure. Au final, le résultat est bon, mais la manière est perfectible.

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Est-ce que cette qualification qui arrive assez tôt dans la saison vient changer ta planification pour ta prépa de Rio ? Est-ce que tu veux faire les choses différemment ?

Non, ce critère réalisé dès le mois de mars ne va rien changer dans ma planification. La réalisation du critère fédéral, qui n’était pas élevé pour moi du fait de mon podium mondial de 2015, devait se faire naturellement. Si je n’étais pas capable de le réaliser « sans affûtage », alors je ne méritais pas d’aller aux Jeux.

Ma saison est construite pour ça avec les autres courses qui seront là pour me servir de tests. En fonction des sensations sur ces courses, nous pourrons faire des réajustements au niveau de l’entraînement.

Cela sera ta 3e Olympiade dans un troisième sport. Malgré des victoires en Coupe du Monde et des podiums mondiaux, tu n’as jamais été médaillé aux Jeux. J’imagine que tu ne vas pas là-bas pour faire de la figuration…

Oui, je ne vais pas à Rio pour simplement participer aux Jeux, j’y vais pour réaliser ma meilleure course depuis mes débuts en paratriathlon. Mon objectif, c’est d’arriver à mon meilleur niveau dans les 3 sports le 10 septembre et d’être précis lors des transitions. Si j’y parviens, je ne devrais pas être loin des meilleurs !

Est-ce que tes plus grands adversaires resteront Stefan Daniel (CAN) et Martin Schulz (ALL), ou d’autres pourraient émerger entre temps ?

Je pense que Martin et Stefan sont clairement les deux plus forts PT4 à l’heure actuelle. Il me semble improbable qu’un autre paratriathlète émerge à leur niveau d’ici la course des Jeux. Cependant, je pense qu’en cette année paralympique, tout le monde travaille au mieux et il n’est pas impossible que certains des meilleurs des saisons précédentes parviennent à élever leur niveau. Je pense à Yalchik qui semble avoir progressé dans l’eau ou à David Hill qui étaient tous les 2 sur le podium à Buffalo City. Ou encore à Chris Hammer qui a dominé le championnat panaméricain il y a quinze jours.

Est-ce que tu voudrais ajouter quelque chose ?

J’apprécie l’ambiance et l’esprit qui règne au sein de l’Équipe de France. En l’espace de 3 ans, Nicolas Becker, l’entraîneur national, a su construire un groupe solide où tout le monde évolue dans la même dynamique… On travaille dans une bonne ambiance et ça nous tire tous vers le haut !

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