Olympic Drama > Ces athlètes sous instructions ou pas…

Lorsqu’un athlète obtient un résultat majeur aux Jeux olympiques, difficile de ne pas penser aux retombées futures pour l’individu, mais son sort n’est pourtant pas entre ses propres mains.

On s’explique, les résultats d’une nation ont généralement des conséquences futures sur le financement d’une fédération. Les grandes nations ont  des critères très précis à respecter. En d’autres termes, une structure nationale a des objectifs à remplir et pour cela, ils doivent prendre certaines décisions en conséquence. On part du principe où la médaille prime sur plusieurs athlètes finalistes (top 8). 

Le triathlon est un sport très particulier puisque les athlètes n’affichant aucune faiblesse sont généralement des exceptions. Un athlète peut exceller en natation et en cyclisme, ou encore plutôt en course à pied.

Qu’est ce que cela signifie? En fonction du déroulement de la course, il suffit d’analyser les groupes formés et les écarts entre eux après la natation pour déjà entrevoir la suite. Certains athlètes sont donc limités et leurs sorts dépendent de la dynamique de la course. 

Pour certaines nations, afin de mieux contrôler la course, elles ont recourt à un domestique. Dans les faits, seule la Grande-Bretagne (hommes) utilisera une aide pour les Brownlees. Ce qu’il faut comprendre, c’est que si Gordon Benson ne fait pas partie du premier groupe après la natation, sa course sera pratiquement finie. Il n’aura tout simplement pas le droit de faire sa part afin d’aider le groupe des poursuivants à revenir sur la tête. 

Pour d’autres nations, les instructions sont moins claires. On peut d’ailleurs déjà se questionner si la France joue à fond la carte Vincent Luis. Si par malchance Pierre Le Corre ou Dorian Coninx ne sont pas dans le pack, receveront-ils des ordres?

Un cas particulièrement intéressant est celui de l’Australie et de l’Espagne. Fernando Alarza et Mario Mola ont des profils très différents et surtout, pour qu’ils obtiennent le succès, ils ont besoin d’une dynamique très différente.

Alarza a besoin de partir avec une échappée et terminer sa course par une bonne course à pied pour espérer une médaille. Dans le cas de Mario Mola, il a besoin que la natation ne crée pas d’écart important où que les poursuivants réussissent à revenir sur la tête.

La fédération espagnole a comme tradition de ne pas intervenir stratégiquement avec ses athlètes. Est-ce que l’absence de Javier Gomez pourrait changer les choses. Ses dernières années, Mario Mola était clairement le meilleur coureur à pied du circuit, un travail à l’avant de Alarza pourrait mettre en péril un Mario Mola qui a pratiquement tout gagné cette année.

Dans le cas des Australiens, Ryan Fisher est probablement l’athlète qui offre le plus de garanties afin de se retrouver dans la tête après la natation. Il en demeure que Aaron Royle reste la meilleure chance australienne pour obtenir une médaille. Est-ce que Fisher pourrait se sacrifier pour Royle? Difficile de connaitre le niveau de liberté des Australiens, mais cela pourraient créer des frustrations durant la course.

L’Afrique du Sud avec Richard Murray (coureur) et Henri Schoeman (nageur) font aussi face à cette problématique.  

Selon nos compréhensions, c’est seulement les nations qui sont potentiellement médaillables qui donneront des instructions stratégiques aux athlètes.

Évidemment, se sacrifier pour un autre athlète sachant qu’une échappée pourrait permettre d’aller chercher une place de finaliste n’est pas une tâche simple.

Chez les femmes, seules les Britanniques nous ont habituées à subir des stratégies communes durant les courses. Dans les différentes courses, lorsqu’une athlète n’est pas dans le premier pack, elle se fait ordonner de ne plus rouler. C’est cette stratégie qui a permis à Helen Jenkins de gagner à Gold Coast WTS et de mettre un terme à la série de victoires de Gwen Jorgensen. 

D’ailleurs, pour beaucoup, Gwen Jorgensen reste imbattable, mais ironiquement, le danger pourrait venir de sa propre équipe. Avec Sarah True et Katie Zafares, deux athlètes qui ont prouvé qu’elles pouvaient monter sur le podium, l’USAT n’a jamais été en mesure d’imposer un esprit d’équipe ou de jouer la carte du domestique. L’absence d’une stratégie commune pourrait leur être fatale face aux attaques de Flora Duffy… 

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