Faut-il modifier sa consommation de café avant une course?

L’effet de la caféine n’est plus à mettre en doute. L’AMA (agence mondiale antidopage) serait d’ailleurs en processus afin de mettre cette substance à nouveau sur sa liste des produits interdits. L’athlète devra alors ne pas dépasser un seuil.

Face aux effets bénéfiques bien connus pour les sportifs, il existe une croyance populaire qu’un consommateur régulier de café obtient des gains moins importants qu’un non-buveur. Son système serait trop accoutumé.

Cela pousse des athlètes à suivre une période/protocole de détox pour profiter d’un boost plus important le jour de la course. Est-ce véritablement une bonne idée?

Bruno Gualano de l’Université de São Paulo s’est donc penché sur le sujet. Son étude vient d’être publiée dans le Journal of Applied Physiology.

Protocole

40 cyclistes dits entrainés ont suivi une série de trois contre la montre de 30 minutes. Une avec un placebo, une avec une dose de caféine de 6 mg par kilo. Pour chaque test, les sujets devaient s’abstenir de consommer du café pour  24 h avant les tests.

Basé sur les habitudes des cyclistes, le chercheur a créé trois groupes, basse (58 ± 29 mg.j-1), modérée (143 ± 25 mg.j-1) et haute consommation (351 ± 139 mg.j-1).

Attentes

Logiquement, les chercheurs s’attendaient à ce que le groupe consommant habituellement moins de caféine soit celui affichant les plus grandes améliorations en performance.

Les résultats

Les performances sous caféine étaient de 2,5% plus rapides que celle sous placebo et de 3.3% sans supplémentation. Les tests placebos viennent confirmer deux aspects intéressants. Le café a effectivement un effet réel sur la performance, mais aussi que les athlètes croyant avoir consommé du café obtiennent gagnent aussi en performances. Le gain en performance sous placebo est un phénomène bien connu et confirme l’enjeu mental chez l’athlète. 

La surprise?

Il n’y a pas de différence notable dans les gains entre les 3 groupes (habitudes quotidiennes de basse, modérée ou haute consommation). Dans la lecture du graphique, si le gain semble moins important pour le groupe à haute consommation, il faut surtout prendre en considération la comparaison des résultats sous placebo et sous caféine. Le gain est bien présent et justifie l’effet de la caféine. 

Par Journal of Applied Physiology.

 

Dépendance?

Les gains de performance par la supplémentation en caféine pendant un contre la montre d’environ 30 minutes ne sont pas influencés par la consommation habituelle de caféine par l’athlète.

Un athlète ne devrait donc pas changer ses habitudes avec une course. Comme toujours, il faudrait approfondir le sujet. L’athlète étant en abstinence durant 24h, est-ce que cela serait assez pour obtenir un effet detox et donc augmenter l’effet de la caféine?

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