Mathilde Gautier se fait trimer > À l’aube de sa première coupe du monde.

Si Mathilde Gautier est encore une inconnue pour beaucoup, sa récente échappée avec Cassandre Beaugrand durant la natation et le vélo du premier Grand Prix de D1 a suscité un nouvel intérêt pour la sociétaire de Sartrouville. Auteur d’une quatrième place, elle continue sa progression tardive, mais studieuse. Déjà sur le radar de Trimes depuis les deux dernières saisons, on s’est enfin entretenu avec Mathilde pour en savoir plus sur son histoire.   

Tu as changé de club cette saison pour te diriger vers Sartrouville. Est-ce que tu peux nous parler de ton transfert? Est-ce que cela t’a étonné que ce club s’intéresse à toi ? 

J’ai été licenciée au club de Libourne Triathlon depuis mes débuts, puisque ça fait maintenant six ans que j’ai commencé cette discipline. C’est un club qui m’a énormément apporté, et accompagné dans mes débuts. D’ailleurs, nous sommes arrivés à accéder en D1 en seulement 3 ans.

Mais comme tout, mes aspirations et envies ont évolué et malheureusement Libourne ne pouvait y répondre, et décidera donc d’arrêter la D1.

Finalement, trois clubs me démarcheront et ça sera finalement la proposition de Sartrouville qui retiendra le plus mon attention. Ils étaient à la recherche d’une athlète française, et avaient un vrai projet club pour cette saison et les années à venir.

Je n’ai pas été surprise, car cela faisait plusieurs temps que ce club me contactait. Nous nous étions retrouvés en même temps pour accéder à la D2-D1. J’espère que Denis, et tout le staff de Sartrouville ne regrettent pas leur choix, mais en vue de ce début de saison, ils ont l’air assez satisfaits.

Est-ce que tu es consciente que l’on en sait que très peu sur toi? Est-ce que tu peux nous parler un peu de ton historique dans le sport? Ce qu’il faut savoir sur toi ?

Je suis quelqu’un d’assez discret sur les réseaux sociaux…ce qui me vaut surement cette méconnaissance à mon égard.

Je nageais deux à trois fois par semaine depuis quelques années, et comme beaucoup d’entre nous, la chloramine m’a porté sur le système et j’ai ressenti le besoin d’essayer un nouveau sport. 

C’est donc par pur hasard, à 16 ans, que j’ai appris l’existence en France d’une discipline qui se nommait : Triathlon! J’ai tout de suite accroché, malgré les difficultés à tenir sur vélo et mettre un pied devant l’autre… je n’avais aucune ambition particulière, sauf celle de m’amuser avec les copines !

C’est dans ma 3e année de pratique que les choses se précisent, lorsque mon beau-père deviendra mon entraîneur, me permettant d’accéder à des podiums sur les championnats de France jeune en duathlon et aquathlon, et même une 3e place sur une coupe d’Europe junior à Vierzon.

Le gros changement dans ma pratique s’effectuera lors de ma première année U23.

Je décide de partir du cocon familial, laissant derrière moi mes 5 frères et sœurs et tous mes repères pour devenir partenaire d’entrainement de Célia BREMOND et d’évoluer au sein du pôle espoir triathlon à Boulouris avec pour entraineur Nicolas BECKER.

La première année qui s’est très bien passée. Elle m’a fait énormément grandir à tous les niveaux. J’ai remporté en solitaire 2 manches de D2. Je suis aussi devenue championne de France d’aquathlon et 9e sur la coupe d’Europe (Madrid)…

Malheureusement, la deuxième année sur le pôle ne sera pas aussi enthousiaste que la première.

Après un changement d’entraîneur, ma partenaire d’entrainement décidera de mettre fin à sa carrière pour se consacrer à ses études, blessures à répétitions… bref des moments que tous les sportifs de « haut-niveau » rencontrent.

Je fais une 15e place tout de même lors de ma première participation en D1 au GP de Dunkerque (4e U23).

Mais alors, quel est ton environnement d’entraînement? Avec qui et t’entraînes-tu maintenant? 

Je suis entraînée par Thomas André depuis cette année. Je m’entraîne avec les athlètes de son groupe, la cadette Tamara Gomez Liarte, la junior Juliette Duquesne et Thibault Catalot. Dès qu’il est possible, je partage des séances avec les triathlètes du coin.

Nous sommes basés à Saint-Raphaël. Par contre nous n’avons pas de structure alors on se débrouille comme on peut…

À la vue de tes récents résultats, on t’a vu battre des athlètes en équipe de France ou des athlètes ITU internationaux… Comment expliques-tu ce développement sur le tard? Est ce qu’on peut d’ailleurs le qualifier comme cela?

En fait, cette année, j’ai changé ma méthode d’entraînement, et surtout, je n’ai pas été blessée.

En début de saison avec mon entraîneur, nous avons décidé de repartir à zéro.

Nous avons repris les bases comme si j’étais une cadette. On a pris le temps, je n’ai pas mis de dossard de l’hiver. Cependant, nous n’avons pas pu tout faire. Nous avons dû faire des choix dans mon entraînement, car le « chantier » était énorme et il est loin d’être terminé !   

Pour être honnête, je me considère encore loin du niveau des athlètes de l’équipe de France. Chaque chose en son temps, je dois valider encore des étapes à l’entraînement et valider de bonnes courses.

Je suis à un stade où chaque course pleine me fait progresser.

À moins que je me trompe, mais tu en seras à ton premier départ en coupe du monde en Espagne… Est-ce que cela signifie que tu gagnes la confiance de la fédé…

Oui tu as raison, ce week-end je serai au départ de ma première Coupe du Monde. C’est une belle opportunité. J’ai hâte, car depuis la Coupe d’Europe de Quarteira (01/04), j’ai axé toute ma préparation (entraînement + course de préparation) pour réussir cette course.

Non, il ne faut pas voir par cela une prise de conscience de la fédération, je sais que tant que je n’aurai pas réussi les critères de sélection aux championnats du monde U23 (top 6 pour la Coupe du Monde de Madrid) cela ne sera pas suffisant.

Et, j’imagine que ton résultat à Dunkerque est très motivant pour la suite…

Oui, je suis contente. Surtout que c’était ma 1ere, course sous les couleurs de Sartrouville. Du coup, j’avais à cœur de faire une belle place malgré une fatigue liée à la fin de ma préparation pour Madrid.

Ce résultat me permet de rester dans une dynamique positive, mais aussi de me rendre compte de l’écart qui me sépare en course à pied avec les meilleures.

Alors à quoi aspires-tu, tes prochains objectifs ? 

Mon objectif majeur de la saison est ce week-end à Madrid. Je suis contente, car je me sens prête et je suis en forme. La seule inconnue sera la chaleur…

La suite sera dédiée aux grands prix et aux belles courses internationales (ITU et non ITU).

L’objectif de cette saison est de continuer mon apprentissage et prendre de l’expérience sur chaque course. Cette année, je suis en construction pour devenir une triathlète complète.

Si je valide les étapes fixées avec mon entraîneur, l’année prochaine on partira sur des objectifs plus précis.

Mais, qui est Mathilde dans la vie? comment partages-tu ton temps… 

En plus du triathlon, j’effectue en parallèle une licence entrainement sportif à distance via un dispositif mis en place par le CREPS de Boulouris, et donc j’ai eu la grande chance de pouvoir y bénéficier.

J’en profite pour dire un grand merci aux personnes qui m’ont permis d’en profiter puisque j’ai pu valider ma première année!

Afin également de me permettre de rester sur la Côte d’Azur, il m’a fallu trouver un boulot, je travaille donc de nuit en tant que surveillante d’internat.

Dans la vie, j’aime profiter des quelques soirées et du peu de temps libre que j’ai pour inviter mes amies à manger chez moi, aller faire les boutiques, concocter de bons petits gâteaux (et oui, Mathilde est gourmande !), me promener en bonne compagnie sur le bord de mer afin d’admirer cette superbe région.

Et pour finir?

Pour conclure, je tiens à remercier toutes les personnes qui m’aident dans mes projets, en particulier le creps, mon club Sartrouville, et toute ma famille.

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