Tim Don, 7:40:23, le nouveau record ironman dans la controverse?

Si les 7:35:39 de Jan Frodeno demeure le temps le plus rapide sur la distance Ironman, la WTC ne reconnait pas les performances faites en dehors de son circuit. La marque établie par Tim Don en 7:40:23 vient donc de battre celle de Lionel Sanders (7:44 à Ironman Arizona). Pour les puristes, si Roth était une course Ironman, son parcours a subi quelques changements dans le temps.

Si cette nouvelle marque a été très bien accueillie par certains médias, après tout, avec le fameux projet de Nike Sub2, aussi dans le triathlon, il y a cette volonté de  faire que le matériel et nos connaissances permettent à l’athlète d’atteindre des nouveaux niveaux de performance…

Mais avant tout, soyons un peu plus critique face à tout cela. Effectivement, la pluie a permis aux athlètes d’évoluer avec une température plus modérée. Aussi, cela peut paraitre étonnant, mais certains avancent qu’une route mouillée permet aux pneus d’avoir un meilleur rendement.

Malheureusement, si ces conditions étaient vraiment un bénéfice, cela se réfléterait pour tous les athlètes. Tim Don enregistre une performance à vélo de 4:09 soit tout simplement, vingt minutes de moins que les autres…

Si Tim Don est effectivement un athlète talentueux qui a d’ailleurs gagné dans le passé la course la plus lucrative du circuit ITU (Des Moines) avec ses fameux 200 000$, sur le circuit de la longue distance, il n’a jamais été reconnu pour ses talents à deux roues. Généralement, on parle d’un athlète en résistance qui espère rejoindre la T2 sans retard… On n’a jamais qualifié Tim Don comme un ubberbiker…

Maintenant, tentons d’expliquer les particularités de cette course au Brésil.

Le parcours vélo se fait sur une configuration route à deux voies, ou un voie est réservée pour la course. Cela signifie que la route de droite reste ouverte à la circulation. Cela a certaines implications. Il est possible que certains viennent suivre leurs favoris. Si une voiture circule tout juste en avant de lui, et même si cela est sur le coté, il y a déjà un gain.

Aussi, puisque la route est étroite… Des motos suiveuses pour filmer ou photographier ne pourront pas filmer en se mettant sur le coté. Elles risquent fort de se placer en avant de l’athlète… S’il existe encore un effet lorsqu’un cycliste roule à moins de douze mètres, imaginez une moto qui roule à 5m devant…

Malheureusement, ces aspects qui sont déjà connus, mais qui ne sont pas clairement adressés par les organisateurs.

De plus, parce que le parcours est sur deux tours, une voiture avec le temps, précède l’athlète et très hypothétiquement, une moto s’assure d’ouvrir le chemin pour l’athlète en tête. Il faut faire afin les athlètes AG (dans leur premier tour)  ne gène pas à Tim Don.

Évidemment, dans ces spéculations, cela n’a pas pu être le cas durant les 180 km. Tim Don amorçait son second tour après 2:50 de course. C’est probablement à partir du 110e km qu’il a du commencé à doubler…

Maintenant, la plus grande problématique avec Ironman Brésil, c’est que déjà dans le passé, on évoquait des conduites antisportives où des suiveurs venaient se placer intentionnellement pour abriter un athlète. Sachant que même chez les pros, le drafting y est souvent plus prononcé, un leader pourrait se faire justice avec des initiatives frolant la légalité. 

La seconde particularité de Tim Don est qu’il représente une équipe brésilienne (Team Bravo). On peut donc s’imaginer que certaines personnes privilégiées ont pu le suivre. C’est une probabilité qui reste difficile à confirmer sans pouvoir observer tout cela de ses propres yeux.

Est-ce que cela a vraiment été le cas pour Tim Don?

On parle tout de même d’un athlète de grand talent et qui a été un athlète accompli en ITU et qui a plusieurs victoires sur le circuit en 70.3. Malgré une 15e place à Kona, la distance Ironman semblait toujours être un obstacle imposant pour lui. Alors, est-ce que son potentiel s’est finalement transcrit sur le long?

C’est une possibilité, mais l’écart avec ses concurrents du jour détonne. Le second, Kyle Buckingham enregistre un temps de 8:05. Si cette course sert de championnat continental, sa réputation ne joue pas en sa faveur et la densité était plus faible qu’à l’habitude. 

Ironman Brésil a toujours été considéré comme une course extrêmement rapide, mais cela s’est plus expliqué par son déroulement et non son terrain… 

Si Tim Don est le grand gagnant, il ne l’est peut-être pas en termes de crédibilité… Mais avant de l’envoyer au banc des accusés, on retombe toujours dans la même problématique, pourquoi une course dit championnat Amérique du Sud ne s’assure pas d’offrir plus d’éléments pour que son intégrité ne soit pas mise en doute…

Mais il en dit quoi Tim? Il semble justifier sa performance en disant qu’il travaille désormais avec un coach spécialiste en cyclisme… et qu’il effectue désormais un travail plus spécifique pour atteindre un objectif…

En conclusion

Impossible de faire un jugement sans preuve. C’est comme cela et à nouveau, on aimerait qu’Ironman soit plus pro-actif et se lance dans un programme de certification avec des arbitres en charge de certifier l’intégrité des courses.

Des fois, on à l’impression que le triathlon se transforme en foot. Est-ce qu’un triathlète peut aussi jouer avec le système…

 

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