Édito > Le tri en rond n’est pas Macron.

On a une primeur, on confirme que l’effet Macron ne s’est toujours pas rendu au triathlon, et vu les derniers événements, rien n’indique qu’un changement interviendra prochainement. 

Des fois, la vie est conne, tu regardes le défilé du 14 juillet, on te questionnant d’ailleurs pourquoi cela existe encore, le coté rationnel en nous sait très bien que ceux qui mettent en jeux leur vie pour la sécurité de notre et d’autres pays méritent le respect. 

Enfin, la tradition souhaite qu’on rappelle ce fait par un défilé si protocolaire… Tout cela pour dire que lorsque la fanfare militaire s’est mise à jouer du Daftpunk, j’étais en larme. Pourquoi? Probablement parce qu’on a osé le changement et cassé certaines règles.

Dans mon cas, je me suis dit, ça y est, on est rentrée dans une nouvelle ère, celle qui veut vivre avec son époque. Est-ce que Macron est un bon président, on en sait rien, mais il inspire, il permet de s’échapper quelque temps de scepticisme et négativisme actuel. Rien ne peut changer si rien n’est tenté. Est-ce que l’on peut au moins être d’accord là-dessus?

C’est un peu comme tous ces Français qui émergent au tour de France. Je crois que je pourrai écouter pendant des heures Romain Bardet. Il a toujours le mot juste. Il n’est pas un de ces monstres qui veut la victoire à tout prix. J’aime comment il replace les journalistes en disant qu’avant tout, il est là pour son propre projet et que lui, il n’a jamais vu un Français gagner le Tour alors, il refuse de ce mettre cette pression.

Romain Bardet a cette honnêteté, moi qui a toujours un détecteur du mensonge d’athlète sur moi, je sais par avance qu’il ne sonnera pas avec Romain. Moi, je n’ai pas oublié Paris Nice, après une chute, Romain dans un moment de faiblesse s’est accroché à une voiture pour revenir dans la course, il s’était fait incendier sur Facebook. Il aurait pu comme beaucoup dire que ces critiqueurs ne connaissent rien au monde du vélo, au contraire, il s’est retiré de la course et il a avoué ses erreurs. Sa plus belle réponse est sa performance actuelle au Tour de France.

J’aimerai tellement que les jeunes du triathlon s’inspirent de cet athlète. Moi, je sais que quelque soit son résultat final au tour, sa performance inspire le respect, pas parce qu’il est dans les premières places, mais tout simplement parce qu’il offre des efforts francs. Il y a ce refus de se placer dans des conditions pour se trouver des excuses. 

Ce qui m’étonne, c’est que si Bardet semble être rafraichissant, il y a pourtant un tas d’athlètes qui suivent la même ligne conductrice.

Laurent Vidal était l’un de ceux-là. Il me disait d’ailleurs que les mauvaises langues ne pouvaient pas le toucher si leurs propos étaient non fondés.  Mais pour que cela fonctionne, il faut justement n’avoir rien à cacher et ne pas enjoliver certaines vérités pour gagner son statut où par peur de décevoir les autres…

Cela peut paraitre étonnant, mais lorsqu’un athlète communique uniquement quand cela va bien, ou décide de modifier certains faits pour refuser toutes erreurs, il y a un refus de faire un travail d’introspection.

Imaginons que vous êtes un athlète qui tombe fréquemment durant les courses, avoir des faiblesses techniques à vélo parait comme quelque chose d’inavouable… Alors, l’athlète se décrira comme une victime de fatalité. Dans les faits, en refusant d’avouer une faiblesse, il refuse d’adresser un problème…

Les erreurs, cela reste un processus normal dans l’apprentissage. Ce qui est honteux, c’est de croire qu’une erreur est justement honteuse. Malheureusement, l’humain réagit trop rarement comme cela…

Je roulai à vélo, un taxi qui était garé démarre et est à deux doigts de me frapper. Au lieu de s’excuser, sa réaction a été tout simplement de m’engueuler en me disant que je n’avais rien à faire là. Dans ce cas, il était dans l’erreur, mais l’orgueil fait en sorte qu’il y a un refus d’avouer son erreur. Ce taxi en question ne s’est surement pas dit, j’ai merdé, il faudrait que j’apprenne de cela. 

Je ne suis pas mieux, quand un lecteur m’écrit pour me dire que le français est lamentable sur Trimes, cela me détruit, et ma réaction est de me trouver des excuses, mais dans un second temps, je sais éperdument qu’il a raison et cela me motive à faire être plus attentif ou à trouver des solutions.

Face aux récentes actualités, je peux vous confirmer que certaines institutions ne sont pas en amour avec Trimes. Dans ce désaccord, la seule chose où on se rapproche, c’est que leur réaction est toujours de dire que les regards extérieurs ne savent rien de leurs réalités, qu’ils n’ont pas assez d’éléments pour juger et qu’ils n’ont pas fait d’erreurs. 

Maintenant, sachant que certains milieux sont effectivement très opaques et que l’on obtient pas toujours des réponses et que tout serait de l’ordre du privé, effectivement, se prononcer reste un risque et dès lors que cela n’est pas totalement positif à la cause, c’est le rejet automatique. 

Trimes essaye pourtant d’être rationnel, on se satisferait d’un en effet, face à cette situation, on ne s’est pas muni des bons outils. Prenons par exemple l’aspect de la composition du relais, quels sont les critères? On ne sait pas. Comme l’a mentionné Quitterie et Cynthia, il y a une certaine incohérence qu’un entraineur avance sur le site fédéral que les athlètes sélectionnés ne seront pas forcément ceux ayant le mieux performé lors de l’épreuve individuelle…

Disons que c’est l’art d’alimenter un moulin à parole. Même nous, on vous le dira, avec le recul, c’est facile de critiquer, mais voilà, pourquoi ne pas avoir sélectionné 3 filles (avec remplaçante) précédemment sur une course sélective. À voir les récents résultats des femmes en équipe de France, on ne peut pas dire que certaines se soient véritablement démarquées. Au moins, cela aurait rendu toute discussion autour de la composition de l’équipe de France nettement moins débattable. On parlerait alors d’une déception positive et on tournerait plus rapidement la page. Si une athlète méritait vraiment sa sélection, on aurait aimé un argumentaire un peu plus conséquent que le fameux, vu ce qu’elle dégage à l’entrainement… Comme toujours, on rentre à nouveau dans une voie sans issue, vous n’êtes pas aptes à critiquer parce que vous n’avez pas tous les éléments. 

Tu sais, des fois, c’est bien de se dire non satisfait de ses athlètes, mais aussi de soi. Le monde est en constante évolution et il faut réagir. Tu prends une entreprise, elle vend un produit, elle a aussi des objectifs de réussite, elle comprend avant tout qu’elle doit comprendre son consommateur pour lui vendre un produit selon ses besoins. Souvent, j’ai le sentiment que ces fédérations veulent avant tout que les athlètes s’adaptent à leur produit. Dans le privé, facile à imaginer les conséquences. Maintenant, si les tors sont plus fréquemment partagés et non entièrement ceux d’une fédération, la réalité est que la nouvelle génération est différente. Macron l’a compris, il faut casser les structures et ces fameux clans historiques. En aucun cas, cela ne signifie que certains intervenants sont incompétents, il faut tout simplement se remettre en question et s’adapter à cette nouvelle époque parce que sinon d’autres le feront. La France a souvent snobé ce qu’il se faisait dans les autres pays, maintenant c’est elle qui doit fournir l’effort pour rentrer dans le groupe de tête. 

Malheureusement, tout cela, on a l’impression de l’avoir répété constamment. On tourne en rond, depuis 2012, la seule athlète ayant fait plus de 3 WTS en une saison est Jessica Harrison (retraite en 2013). Elle est d’ailleurs la dernière athlète à avoir représenté la France lors d’une grande finale. 

Tout cela est factuel et je ne comprends pas ce refus à tenter des nouvelles avenues. Par cette absence en WTS, on remarque un manque d’expérience qui se ressent lors des courses. Si les Grands Prix sont formateurs, ils ont aussi leurs limites, puisqu’ils sont des événements où le résultat est pour une cause collective et où il est donc par définition très loin de la pression en ITU. 

Alors, est-ce que nos athlètes sont des enfants trop gâtés et manquent d’ardeur au travail, si cela est le cas, c’est une question de culture et d’éducation. La faute ne peut être que partagée entre l’élève et le maitre. 

Est-ce que la France a perdu la loterie génétique ou celui de la démographie? Non. 

Où est-ce que l’environnement actuel ne permet pas à des athlètes d’émerger? Puisque cela ne semble pas être le cas avec les hommes, sans être macho, on sait que la confiance n’est pas acquise de la même manière, cela est un fait. 

On sait tout, on ne sait rien. Si tu veux la vérité, Trimes fait aussi des erreurs, on a des comptes à rendre à nos lecteurs, on est probablement dans la surréaction face à un milieu en plein marasme. Sachez qu’on apprécie les désaccords parce qu’ils nous permettent d’apprendre sur nous. 

Nous aussi, on tourne en rond face à certaines problématiques face au financement. Dans les faits, c’est à nous de trouver des solutions et de nous arrêter de nous plaindre. On ne subit rien si on est en constante recherche. 

Nous, on ne demande pas un sans faute, mais quelque chose qui évolue et qui est réactif et plus franc… Peut être que comme avec Macron, on a besoin de changer la mélodie pour du Daft Punk, une brin de modernité… pas à l’image d’un site web fédéral figé dans le temps alors que c’est ta plus grande vitrine…  

 

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