Édito > Nouveau départ.

Mauvaise ou bonne nouvelle, Trimes ne peut plus être Trimes.

Après tout ce temps, j’ai décidé de poursuivre mes rêves en rejoignant une grande marque dans l’industrie du cycle. Pour plusieurs raisons, je ne souhaite pas révéler son identité. Ceux qui sont proches de moi le savent. Je préfère être discret sur le sujet parce que je ne veux pas associer ma réputation à cette nouvelle aventure. Cela est un accord entre deux parties. 

Par honnêteté et soucis de transparence, je souhaitais le mentionner, par respect par notre lectorat et contrairement à d’autres, on n’a jamais eu l’intention de profiter de notre popularité pour se transformer en influenceur.

Alors oui, on ne parlera donc plus directement de vélo. On en profite pour vous rappeler que nous n’avons jamais été payés pour écrire positivement sur un sujet et c’était peut-être pour cela que nous n’avons jamais eu les moyens de nos ambitions…

Alors si ces nouvelles règles ont des allures de contraintes, on préfère voir cela comme une opportunité pour être moins matérialiste et s’intéresser avant tout à l’humain. 

Maintenant, face à mes nouvelles responsabilités, il est devenu pour moi impossible de couvrir de la même manière l’actualité du triathlon. Trimes est donc en pleine mutation. Dans ces mots, je parle avant tout de mon niveau d’intervention et non celle de mes collaborateurs. Au contraire, je rêve tout simplement que certains ramassent le témoin. 

Alors oui, je ne souhaite plus courir après l’actualité et être vu comme les plus complets et les plus réactifs. Je dois vous avouer que tous les week-ends, un sentiment de culpabilité s’empare en moi. Je pense à cette relève québécoise dont j’étais un des rares à parler. Populariser les athlètes qui le méritent reste un combat qui aura encore sa raison d’être. 

De toutes les manières, il est pratiquement devenu impossible de suivre le rythme. Il existe clairement une certaine redondance dans le fil de l’actu du tri et donner constamment de l’importance à tous les événements possibles est devenu totalement caricatural… Le message est brouillé. 

Alors, dans les faits, on préfère se concentrer sur ce que Trimes fait le mieux, soit prendre du recul face au triathlon, rester curieux et regarder les choses en ralenti. 

Maintenant, soyons honnêtes, entre le travail, la famille et les quelques sorties que je m’accorde, il ne me reste pas beaucoup de temps pour écrire. Par chance, je peux toujours compter sur mes fidèles collaborateurs sans qui l’aventure serait déjà terminée. 

Quand tu réalises qu’un lectorat de 10 000 lecteurs en une journée t’a permis de gagner 3$ canadiens en publicité G**gle, tu te dis que le modèle des publications web est cassé depuis très longtemps. Malheureusement, ce sont quelques groupes qui ont su imposer un système pour créer un type de contenu. Tant que le triathlon restera un sport niche, le contenu plus spécialisé et plus approfondi ne sera jamais récompensé. Alors, oui, face à cette prise de conscience, je suis quelques fois tombé dans la facilité. 

Face à ce rouleau compresseur, tu te demandes si tout cela en vaut bien la peine… Trimes a cru que sa distinction lui permettrait de survivre grâce au financement de ses lecteurs. Malheureusement, à peine 3% de nos lecteurs sont abonnés. Le fameux 3%… Il existe justement une certaine lassitude à devoir vous solliciter. Mais oui, plus que jamais, si Trimes souhaite continuer, il doit toujours générer un revenu minimum afin de devenir plus attrayant pour ses collaborateurs. C’est à vous de choisir. Certains ont fait le choix de se réabonner pour une troisième fois de suite… d’autres continuent à me dire que c’est la publicité qui devrait payer pour Trimes et même après mon traditionnel long exposé sur la fameuse économie à la G**gle. 

Alors pourquoi je continue? Je ne sais pas trop, mais je reviens toujours à ce point de départ, Trimes a été fondé sur une seule idée, écrire ce que j’aurai aimé lire.

Ce qui est certain, c’est que je ne retrouve pas le sport que j’aime dans les autres médias. Il n’y a pas cette fameuse culture du partage et cet intérêt d’écrire sur des sujets qui sont importants même s’ils n’ont pas la prétention d’intéresser tout le monde.

Peut-être que dans mon cas, j’en ai justement fait trop. On essaye toujours de connaitre sa valeur, à quelques exceptions près, le milieu n’a jamais vraiment supporté directement Trimes alors oui, maintenant que j’ai ce recul, je peux voir les choses différemment et surtout, je suis heureux d’avoir retrouvé ma vraie indépendance. 

 

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