Edito > Perte d’intérêt… attaque sans intérêt.

On se le répète fréquemment, avec Trimes, on tente simplement d’écrire ce que l’on souhaiterait lire. Cela signifie que les sujets que l’ont traite, c’est parce qu’on ne les retrouve pas ailleurs, ou encore, que le traitement de l’actualité du triathlon est toujours en surface.

Depuis quelque temps, pour Trimes, il est devenu nettement plus difficile d’être partout et d’être au courant de tout.

Les rôles se sont presque inversés, si l’information venait à nous (actif), on doit désormais aller la chercher comme un simple lecteur.

On a souvent cru que le manque d’intérêt pour le triathlon élite venait justement du manque de curiosité des gens et que pour changer la donne, il faut justement accepter d’aller sur des terrains non empruntés. Si certains voient le triathlon comme un spectacle, il devrait pourtant être impossible de faire abstraction à ce fait. Derrière des athlètes, il y a avant tout des personnes humaines qui devront rebondir après des échecs pour réussir ponctuellement ou régulièrement. Le triathlon ne se résume pas à des résultats et des chiffres, mais bien une collection d’émotions.

Dans cette recherche de vérité, pour en tirer le meilleur portrait possible, il faut savoir dire ce que l’ont apprécie et ce qui nous déplait. Tout cela parait logique, c’est à la base d’un traitement décent journalistique. On se doit de cibler tout ce qui devrait être amélioré. Ce principe nous a pourtant été reproché récemment. Lorsque tu subis des attaques publiques d’une Olympienne, cela devrait avoir un impact. Mais puisque j’étais en paix avec mes intentions, j’y ai surtout compris que certains t’acceptait uniquement quand tu les mettais en valeur. L’honnêteté, ce n’est pas mettre sous oubliette des problématiques. Seule une athlète française a terminé une WTS en 2017.

Ce qui m’a contrarié, c’est ce qui en découlait, soit que Trimes ne devrait pas critiquer le système, que selon certains, ce n’était pas le rôle d’un média sur le triathlon. Alors quoi? Je devrais me contenter de faire des rapports de courses en rapportant uniquement les réussites et en fermant les yeux sur les erreurs.

Quel est l’intérêt?

On a peut-être fait notre trace, mais il faut admettre que les médias en triathlon reprennent les codes des médias sociaux. L’intérêt du triathlète est avant tout celui qui lui permet de se sentir valorisé. Il souhaitera avant tout lire sur les courses qu’il a faites… c’est aussi un fait.

Maintenant que nos échanges avec les différents acteurs du sport triple sont moins fréquents, on doit regarder cette discipline autrement sans connaitre toutes les histoires en arrière…

Lors de la série mondiale de Montréal, on a eu la chance de partager du temps avec des athlètes du circuit. Dans ces discussions, on réussit à valider ou pas certaines perceptions. Cela vient à nouveau confirmer que le circuit international regorgeait d’histoires déroutantes et intéressantes.

Tout cela a suscité en nous ce questionnement, est-ce que l’amateur a assez d’éléments à sa disposition pour trouver un intérêt dans l’actualité sportive du triathlon.

Je pense souvent au traitement médiatique du Football. Si le mercato nous plonge dans le sport business, il nous permet aussi de mieux comprendre les personnalités des footballers. On discute les choix. En triathlon, on n’ose même pas évoquer le fait qu’un athlète a changé d’entraineur…

Alors dans les faits, l’intérêt restera avant tout local et même marginal. On n’est généralement pas en mesure d’apprécier autant la victoire d’un athlète international tout simplement parce que l’on n’y s’identifie pas. Il est effectivement étranger parce que l’on ne sait rien de lui.

Ce qui m’attriste encore plus, c’est que le triathlon croit qu’il faut désormais passer par des documentaires pour vendre le sport. Malheureusement, l’exercice n’a rien de spontané et de véridique. Il est simplement une fenêtre laissée ouverte en connaissance de cause où le cadre ne permet pas à l’athlète de vraiment s’exprimer. Les phrases sont remplacées par des slogans, tout le monde est en accord avec soi-même sans aucune amertume et sans rancoeur… C’est ça la vie?

Oui, je rêve encore de Norman Stadler qui lance son vélo à Kona, être insatisfait, c’est justement le combat d’une vie.

Où est donc passé le spontané? Les communications sont réglées à la lettre par et pour les sponsors et les fédérations. Les champions du monde ne font plus réellement de courses compétitives. Pas d’explication entre Jan Frodeno et Alistair Brownlee cette année.

Plus que jamais, on a l’impression d’un circuit Ironman dilué qui vient renforcer la suprématie de Kona. Les meilleurs feront aussi l’impasse sur les championnats du monde de 70.3.

Depuis quelques mois, on voit cette accumulation d’événements qui sont traités dans toutes les splendeurs, mais dans les faits, ne semblent pas générer un grand intérêt. Enfin de l’extérieur.

Tout cela pour vous dire que le manque d’intérêt de certains nous motive justement à retrouver notre curiosité parce que oui, cela est effectivement prétentieux, mais sans nous, la couverture du triathlon semble sans intérêt.

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