Antony Costes se fait re-trimer > premier français à passer en dessous des 8h sur Ironman.

Si personne ne doutait de la force d’Antony Costes sur la distance 70.3, ses tentatives sur Ironman n’étaient pas aussi convaincantes. Si la transition est rarement immédiate, dans son cas, on s’est même demandé si cette distance n’était tout simplement par pour lui. Alors qu’on ne l’attendait plus, Costes s’est offert la victoire à Ironman Barcelone en gagnant la course avec un temps record de 7:49:19. On a profité de l’occasion pour échanger avec Antony et mieux comprendre par où il est passé.  

Cela a pris plusieurs essais afin pour finalement sortir une performance à ton niveau en IM. Dans tout les cas, cela a pris plus de temps pour réussir ta transition. Comment l’expliques-tu ?

Bonjour Trimes et mes excuses pour le temps de réponse ! Effectivement, la transition sur Ironman n’a pas été facile pour moi, loin de là ! J’ai vécu quelques moments difficiles avec des abandons et plusieurs marathons terminés en marchant. Toutefois, j’ai toujours gardé cet objectif de réussite sur Ironman comme fil conducteur malgré ces échecs et certaines recommandations de me consacrer à la distance « half » sur laquelle j’avais eu plus de succès. Cette distance Ironman représente mon rêve, notamment en raison de sa symbolique mythique. Pour relativiser quand même, ce premier succès sur Ironman a été obtenu 19 mois après ma première tentative sur la distance (Ironman Nouvelle-Zélande 2016) et 16 mois après ma soutenance de thèse synonyme de passage 100% professionnel en triathlon.

J’imagine que cela n’a pas été facile pour toi… Est-ce que tu as douté dans tes capacités à réussir cette distance ? Quels sont les décisions que tu as prises pour réussir ?

Je vois le doute comme une démarche positive. Cette attitude me provient de la démarche scientifique. Oui j’ai douté, mais je doute aussi dans le cas d’une victoire. Pour moi la performance est un processus qui impose une constante remise en question. Pour cela, je fais en sorte de créer un environnement favorable notamment grâce à mon cercle proche de conseillers. Par essai et erreur, nous avons modifié mon entraînement, ma position sur le vélo, ma nutrition en course, mon calendrier de compétition jusqu’à trouver une première solution qui fonctionne bien pour moi… Avant de travailler pour l’améliorer à nouveau ! Mon fil conducteur est aussi de choisir mes partenaires/sponsors en fonction de leur apport possible en performance, quitte à payer une partie de mon matériel moi-même et à refuser des sommes d’argent parfois importantes afin de conserver ma liberté de choix.

Parle-nous de l’Ironman Barcelone. Est-ce que tu avais une certaine crainte durant la course, que tout d’un coup quelque chose ne marche plus ?

J’ai eu ce passage sombre au Pays de Galles trois semaines avant et ai réussi à mobiliser des ressources pour le dépasser. A Barcelone, c’était moins prononcé même si je me suis demandé d’où venait ce « Regarde bien ce qu’il va se passer maintenant, C’EST TON CADEAU D’ANNIVERSAIRE ! » annoncé à ma femme Mathilde alors qu’il me restait un semi-marathon à courir et que les statistiques ne jouaient pas vraiment en ma faveur ! Je connais l’histoire de notre sport et sais que d’autres se sont retrouvés à ramper à 100m de la ligne d’arrivée. Je n’ai été certain de ma victoire qu’une fois la banderole d’arrivée dans les mains.

J’imagine que cette victoire a un certain impact pour ton futur non ?

C’est un déclic très important au niveau sportif qui va m’offrir de nouveaux horizons pour viser plus haut. J’ai tendance à progresser graduellement et ai besoin pour cela de points de passage. Cet Ironman Barcelone est un grand bond en avant ! Mon cerveau est en ébullition et mon téléphone sonne beaucoup en ce moment, le futur se prépare dès maintenant…

Et le projet Kona ? Il y a le projet de se qualifier, mais aussi celui de se performer, est-ce que tu crois dans tes chances de pouvoir gagner cette course ?

Mon plan idéal pour cette année était de me qualifier au plus tôt pour Kona. La raison est simple : les meilleurs mondiaux se qualifient facilement et ont ensuite le luxe d’une saison entière pendant laquelle ils peuvent se préparer et choisir leurs courses afin de rester installés au sommet de la hiérarchie. Avec 3080 points dès fin septembre et une 2nde place provisoire au KPR, c’est un excellent départ pour m’installer moi aussi (le dernier qualifié cette année, Eneko Llanos, en avait 2975). Les points marqués à Kona sont primordiaux ce qui rend le premier accès là-bas plus difficile. Pour avoir une chance de gagner il faut avant tout pouvoir y participer et cela semble bien engagé pour cette année. Mon objectif ultime reste de remporter cet Ironman d’Hawaï et je me lève tous les matins avec ceci en tête.

A quoi faut-il s’attendre pour la suite ?

Avant tout d’assurer ma qualification pour Kona. Je n’ai plus besoin de participer à un Ironman « full » (même si j’en ferai probablement un quand en 2018) et je peux encore ajouter un half à mon score total. Je serai pour cela au départ du 70.3 Bahreïn (championnat du Moyen-Orient, P1500) le 25 Novembre prochain, avec trois boyaux de réparation…

 

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