Alex Yee, si proche du trône et de rien.

Il ne faut pas oublier le passé, Alex Yee, c’est un athlète que nous suivons depuis sa carrière en junior.

Sa passion pour le triathlon lui est transmise par son père qui suit lors de ses courses. Il commence le sport à l’age de 9 ans. Puis, il habite à seulement 2km d’un club de course à pied, cela lui permettra de pratiquer plus souvent ce sport. On pourrait penser, que cet athlète originaire de Londres est depuis toujours un surdoué, mais dans lors de tests physiques de sa fédération, en 2015, il se fera tout simplement lappé. Si cela fut une grande déception pour lui, c’est aussi un élément déclencheur et une source de motivation afin que cela n’arrive plus jamais. La semaine suivante, à son premier départ en coupe europeene junior, il prendra la seconde place. C’est pour lui la confirmation que l’on peut atteindre ses objectifs avec le travail. Déjà, sa natation est son plus grand obstacle.

À l’image de Jake Birthwhistle, Cassandre Beaugrand, ce sont des triathlètes qui ont du se battre dans leur projet. En étant des les meilleurs coureurs en course à pied de leur pays, il y a fréquemment une incompréhension dans leur motivation à choisir un « sous sport » (pour eux), soit le triathlon et non l’athlétisme. Ce combat n’est pas anondin lorsqu’on a une faiblesse dans un des deux autres sports.

Dans le cas d’Alex Yee, il a le malheur d’avoir battu les marques de Mo Farah adolescent.

À 20 ans, il détient la marque en 10 000m avec un temps de 27:51:14, il a d’ailleurs représenté la Grande Bretagne lors des championnats d’Europe d’athlétisme. Il a donc effectué l’un des fantasmes d’Alistair Brownlee qui a toujours révé de représenter la Grande Bretagne en athlétisme lors d’un évènement majeur.

Comme si son choix ne pouvait pas être final, lors d’une de ses premières coupe du monde en Italie en 2017, il chute violemment en rentrant en collision avec un bloc de béton. Bilan, des côtes, des vertèbres cassées et un muscle cardiaque affaibli. C’est le genre d’accident qu peut vous hanter longtemps.

Le prodige revient pourtant encore plus fort mais il se retrouve face à un autre obstacle soit les frères Brownlee. On n’est plus dans un compte de fée mais plutôt dans Game of thrones. Il y a un roi qui ne veut pas rendre son trône. Le succès des Brownlee ne vient pas de leur respect face à leur compétition. Au contraire, ils ont toujours été motivés par leur besoin de dominer mentalement leurs compétiteurs.

Dans le cas de Yee, les Brownlee refuseront de s’avouer vaincus. C’est aussi une guerre des classes, entre Leeds et la banlieue sud de Londres, entre le centre de Leeds et de Loughborough.

Dans le dernier droit pour la sélection olympique, la Grande Bretagne se retrouve dans un scénario inédit, le risque d’aligner que deux athlètes au départ de Tokyo. Avec une fédération qui a tellement reçu des deux frères Brownlees et donc même les critères de sélections ont déjà été écrit juste pour eux (Rio), si Jonny était déjà assuré d’obtenir sa sélection, était-il possible de dire non à Alistair.

Dans les bruits de couloirs, il y avait ce plan. Alistair au service total de son frère. Même si cela ne parait pas naturel vu leur relation à l’image des frères Gallagher, le roi Ali était résigné et savait qu’il ne pouvait pas faire mieux.

À Rio et à Londres, les Brownlee ont toujours réclamés l’aide d’un domestique. Cela a brisé le rêve d’athlètes comme Tim Don. Alors, ce scénario leur parait totalement logique, préparer le futur n’est pas leur problème.

Dans cette hypothèse, le sacrifié était bien Alex Yee.

Et comme on le dit souvent, pour éviter les drames et la politique, son meilleur atout, c’est d’utiliser ses jambes.

Alex Yee, le prodige en course à pied que beaucoup pensait unidimensionnel gagne la WTS de Leeds, c’est d’autant plus remarquable puisqu’il gagne sur parcours imaginé par les deux frères Brownlee et donc exigeant à deux roues.

Cette course lui permet de changer totalement de statut. Passant de possible non sélectionné, à prétendant pour la médaille d’or.

Finaelement, Alistair Brownlee se résigne à révéler toutes ses blessures et sans savouer battu, refuse de continuer le combat et laisse finalement le champ libre à Alex Yee.

Que se passe-t-il si Yee ne fait pas le podium? Impossible à dire, mais on a l’impression que le médaillé d’argent serait différent.

Lors de l’épreuve individuelle, Yee a accusé un retard de 30s. Il a effectivement profité du retour du troisième groupe sur la course. Selon les dires de nos collègues, il aurait le meilleur ratio/poids puissance à deux roues du circuit. Malheureusement, sur des parcours plats, cela ne parle pas. Et son sort dépend encore des autres. Ce fameux profil vu comme non complet et qui est souvent critiqué.

Si la Grande Bretagne devrait le fêter, rassurée d’avoir trouvé un successeur à la dynastie des Brownlee, Yee est durement critiqué dans son pays pour ses décisions en course à pied.

Il y a une certaine incompréhension dans son refus à ne pas répondre à l’attaque de Blummenfelt. Comment Yee, qui est une sorte de fantasme pour les structures fédérales qui souhaitent convertir les meilleurs athlètes en course à pied en triathlète a pu être battu dans sa discipline?

À la passage de la ligne d’arrivée, on le voit d’ailleurs hocher la tête, comme s’il venait de se manquer. Lors de son entrevue à la télévision britannique, il faut lire entre les lignes. Comme un joueur de foot, il nous dit qu’il ne pouvait pas faire mieux, de l’autre, il s’échappe en avouant qu’il a du couper sa préparation finale et risque de vivre avec ce regret à toujours. Il y a des athlètes qui ne veulent que l’or.

À l’instar des frères Brownlee, son manque de joie après course exprime probablement une première tentative ratée dans son désir de reprendre le trône des Brownlee.

Lors du relais, s’il permet à la Grande Bretagne de gagner l’or, pas de célébration franche, on le voit même se mettre à l’écart du groupe. En réclamant une trône, il ne faut montrer aucune faiblesse. Le fait que Vincent Luis a réussi à revenir sur lui à vélo l’a probablement atteint. Une anticipation à certaines critiques le décrivant comme non complet.

Peut-être que c’est nous, mais chose certaine, Alex Yee ne l’a pas eu facile et il ne sera pas facile a satisfaire.

Le plus beau hommage est venu de Jonny Browlee. Le coté plus sympathique du duo, c’est maintenant le temps de passer le baton à ce jeune homme. Il est un grand coureur, une grande tête sur lui et il sait comment compétitionner. Alex a la capacité de dominer le sport. Ses adversaires vont devoir trouver comment le battre et s’ils ne font pas attention, il va gagner beaucoup beaucoup de courses, dit-il dans le Telegraph.

Si la succession ne sera pas facile pour cette homme de 23 ans, on pourrait assister à une nouvelle et longue dynastie, mais n’oublions jamais que cela se joue a quelques détails. Alex Yee est passé proche de regarder la course à la télévision.

Aucun commentaire

Commentaire fermé