WTCS Montréal > Ce que l’on a appris. Format du futur. Le succès des bleus s’explique?

Ce nouveau format est contesté.
Maya Kingma a fait le buzz en annonçant sa non-participation à Montréal à cause de son format. Celle qui était en tête du classement mondial a dit que ce type de course n’avait tout simplement pas sa place sur le circuit. Ironiquement la Hollandaise sera présente lors des prochaines courses de la super league en septembre prochain.

Enfin le débat s’est transposé chez les influenceurs du triathlon. À notre grande surprise, il est décrié puisqu’il est l’une des pièces pour l’attribution du titre mondial. Beaucoup n’ont jamais digéré le fait que le titre se joue sur un classement général et non une course. Et puis, il y a l’argument de la fameuse distance…

Dans notre cas, on est plutôt emballé par cette formule. Pourquoi? Parce que durant le week-end, on a vu toutes les dynamiques possibles. Les distances sont suffisantes pour faire la différence dans chacune des disciplines. C’est aussi très révélateur sur le caractère des athlètes. Taylor Knibb qui donne tout, Flora Duffy avec l’expérience, Vincent Luis en patron, Wilde très serein sur ses capacités de revenir de l’arrière à vélo.

Sur le terrain, on a plutôt eu l’impression que les athlètes ont vraiment aimé cette expérience.

Le repêchage, ça change tout.
Lors d’une course classique, l’athlète peut payer très cher une simple erreur, il suffit d’une crevaison, d’une pénalité. Pour ceux qui ont peu d’expérience et ressentent la pression de performer absolument pour que l’histoire se continue, l’élimination est un format parfait. Pas étonnant la rentrée pour Tom Richard, Audrey Merle et Jeanne Lehair, ils repartent tous avec un top 15.

Prenons le cas de Jeanne Lehair, elle en était à sa première WTS. Elle se fait éliminer lors de la première vague des qualifications. Puis regagne sa qualification avec le repêchage. Passant le premier tour de la finale, elle termine au final avec une 15e place. Le week-end s’avère nettement plus positif pour elle et plein d’apprentissage positif pour l’avenir.

Les dynamiques en fonction des enjeux.
30 au départ. Les athlètes savent qu’ils peuvent rapidement faire la différence dans l’eau.
20 au départ. Les athlètes sont plus insécures et veulent faire la sélection à vélo. C’était le vélo le plus violent.
10 au départ. Il n’y a plus de faiblesse dans les deux premiers sports. Vélo mode starbuck, puis ca s’explique en course à pied.

Chez les femmes il y a une certaine variation.
Knibb étant très généreuse et sans réserve, seule Duffy, Zaferes et Spivez sont en mesure de suivre. Elles ont clairement géré leurs efforts sur les manches contrairement aux autres.

Spécificité…
Entre la distance du super sprint et la distance olympique, il y a un monde de différence. Cette question nous trotte constamment dans notre tête. Être le meilleur en olympique, est-ce vraiment transférable sur le super sprint?

Ce qui est certain, c’est que le triathlon version ITU, c’est un sport d’exécution, les transitions doivent se faire sans erreurs. Le super sprint vient amplifier tout cela. Une performance!

Durant tout le week-end, Vincent Luis a fait une masterclass en terme de natation. Dans notre petite tête on essaye toujours de comprendre pourquoi le triathlon version 2021 a créé la mort du club des 8. Dans l’ère victorieuse des Brownlee, un retour de l’arrière était impossible. Mais pour cela, il était trois. Varga était un très important pion. Avec le retour prochain des norvégiens, il va vraiment falloir créer une meilleure cohésion pour la résistance.

Que cela soit pour Vincent et Dorian, il est clair qu’ils sont plus confiants sur les distances courtes. Cela ne les empêchent pas d’avoir déjà gagné sur olympique.



Pourquoi les francais sont aussi à l’aise sur ce format?
On essaye de comprendre. Il y a certainement des raisons, la manière de développer les athlètes? Leurs expériences avec la super league? Le succès en relais? Déjà un focus lors de la préparation pour Tokyo?

Au limiteur…
Si un athlète peut-être très fort en distance olympique, pour le super sprint, cela sera impossible parce qu’il lui manque de la vitesse pure.

Zaferes a couru la plus vite.
L’Américaine a récemment déclaré qu’elle n’a pas toujours été en confiance sur vélo. Avec une Knibb qui s’assure de ne jamais laisser la première place, elle s’assure de garder les autres en arrière et de subir les accélérations jusqu’au moment où ça craque… Son niveau athlétique vient tout de même de confirmer que sa fédération avait fait le bon choix en la sélectionnant. Même si Taylor Spivez termine 3e et donc devant elle. Son statut d’ancienne championne du monde faisait pencher la balance dans sa direction. L’USAT a tout de même fait preuve de beaucoup d’audace dans sa sélection olympique parce que rien ne semblait nous confirmer que l’Américaine allait retrouver son meilleur niveau à temps.

Rappel pour mes confrères.
Aucune victoire n’est secondaire mais elles sont toutes associées à un contexte. Montréal étant l’épreuve après les Jeux Olympiques. L’absence de Yee, Blummenfelt, J. Brownlee, Learmonth, Brown Talyor, Holland, Kingma ne permet pas de dire que les trois français sont les trois plus forts au monde. Ils sont dans les plus forts.

Taylor Knibb est entrain de redéfinir le sport.
Elle vient d’une autre planète. Effectivement, elle n’a pas gagné, mais elle était bien la reine de l’exécution, avec des enchainements natation vélo parfait. L’américaine nous a aussi démontré qu’elle est actuellement le plus forte à deux roues. Le plus ironique, sa technique est encore très perfectible. Les virages permettent justement à Flora Duffy de souffler. Pendant tout le week-end, l’américaine a été très généreuse dans ses efforts et cela s’est peut-être payé lors de la finale. Chose certaine, sans blessure, elle sera la grande favorite pour Paris 2024 et elle est entrain de redefinir le sport.

Petit memo, elle a fait son premier 70.3 la semaine dernière.

Canada.
Évidemment, il y a une question de conjoncture. Seuls deux athlètes du Canada ont pris le départ de cette manche. Aucun n’a réussi à se qualifier pour la seconde journée. Pour une nation qui accueille deux étapes par an, cela reste malheureux ce manque de représentation. C’est malheureusement trop long pour expliquer le pourquoi.

Léonie Périault, le grande gagnante.
5e lors des derniers JOs, cela n’était pas une surprise mais juste la confirmation qu’avec une course sans erreurs, elle pouvait se battre avec les meilleures du monde. À Montréal, on a vu la sociétaire de Poissy continuer à accumuler des points de confiance. Lors de la première manche de qualification, elle a su s’accrocher à Flora Duffy. Ses natations sont de moins en moins pénalisantes. La répétition des courses….

Flora Duffy.
Avec cette victoire, elle est désormais la grande favorite pour le titre mondial. Elle vient d’ailleurs de reprendre la tête.

Chez les hommes, Léo Bergère pourrait bien faire top 5. Le titre mondial devrait se jouer entre Alex Yee et Kristian Blummenfelt.

Pourquoi avoir programmé un relais??????
La France vient de déclarer forfait et elle a raison sachant qu’Edmonton aura lieu la semaine prochaine. Enfin, elle avait trois athlètes à sa disposition qui ne seront pas à Edmonton…

Paris 2024…
Est-ce que la France pourrait encore faire le forcing pour avoir ce format. En théorie, non.

Conclusion, et c’est peut-être pas le plus important.
Le format permet aux plus forts de s’exprimer et de faire la différence. Il y a encore plus une prise de conscience de comment gagner une course et sur n’importe quelle distance.

Aucun commentaire

Commentaire fermé