Post WTCS > La pénalité invisible – swim behaviour

Même si tu attends le traditionnel, ce qu’on a appris… voici un hors d’œuvre puisqu’il y a deux sujets techniques très importants qui méritent plus d’attention et qui était flagrant ce week-end.

Le premier, c’est le nombre d’infractions lors de la partie natation, soit cinq. Dans ce total, on y retrouve une disqualification pour avoir coupé le parcours, et quatre pour des comportements dits dangereux/anti-sportif.

Attardons-nous au second cas. Son origine.

Dans les WTCS, et surtout en arrière, cela se transforme vite en sport de combat, les athlètes se battent pour des lignes, il y a aussi la crainte d’être bloqué lors des virages. Il faut donc faire sa loi. Certains ne se gênent pas pour prendre le dessus sur les autres. Cela reste des pratiques dangereuses, les commotions cérébrales ne sont pas si rares.

Cagliari, c’est un autre monde…

Et oui, il parait que c’est une ile. Non, mais la configuration est très particulière avec son départ de la plage et sa sortie à l’australienne. Des mauvaises entrées et sorties de l’eau peut vraiment gâcher le reste de votre natation. Il existe des spécialistes pour ces conditions. Et l’aspect atypiques fait en sorte que beaucoup sont plus nerveux que la normale.

Oui, mais c’est quoi la conséquence. On se retrouve avec des excellents nageurs qui prennent des mauvais départ, et doivent se reprendre et dépassant tout le monde. Et on se retrouve aussi avec l’inverse, des nageurs moins efficaces, qui se retrouvent en avant. Tout cela vient désorganiser totalement la logique. Exemple parfait, Alex Yee et Hayden Wilde signent pratiquement le second meilleur tour en natation. Alex Yee chute d’ailleurs 3m après la ligne de départ, il se retrouve à l’arrière, mais probablement plus dans des conditions pour nager sans gêne… et profite aussi de la longue sortie australienne pour se replacer.

Autre chose, il y a l’aspect des vagues et du courant, World triathlon a désormais une politique pour faire les virages moins serrés. C’est désormais avec 4 bouées, le principe est simple, l’objectif est d’être moins pénalisant pour ceux qui prennent les virages larges et du coup, minimiser les situations de contacts.

Ce qu’on a remarqué avec Cagliari, c’est qu’avec les vagues et forcément le courant, les athlètes se faisaient déporter entre les bouées et se retrouvaient à chaque fois enfermés par ceux qui réussissaient à prendre une ligne plus directe.

Et forcément, il y a des pénalités…

Lors des courses WTCS, il y a plusieurs arbitres qui sont placés sur le parcours et qui filment avec un ipad. La vidéo est alors revue par un jury pour donner des infractions. Ce qui est très particulier avec la notion de l’infraction « swim behaviour », c’est que celle-ci est très subjective et dépendra donc des arbitres présents. Aussi, lorsque l’athlète est sanctionné, il dira qu’il y a un contexte et que c’est une injustice. Le problème dans l’application de cette règle, c’est que l’athlète peut toujours évoquer qu’il ne peut pas nager ailleurs…

Malheureusement, l’autre aspect, c’est que les infractions ne sont pas montrées lors de la diffusion et que par principe, il y a une sorte de censure. World Triathlon fait en sorte de ne pas montrer l’aspect brutal, est-ce réellement sa volonté ou juste une autre opportunité manquée ?

En résumé, il y a eu 5 incidents lors de Cagliari, 4 athlètes ont reçu des pénalités de 15s. Pour ces athlètes, il y a l’aspect surprise puisque ce type d’infraction est très rarement sanctionné. Est-ce que World Triathlon veut envoyer un message avant des courses plus importantes ? Dans une époque pas si lointaine, on avait un Alistair Brownlee, qui, dans son livre, expliquait que personne ne devait le toucher, sinon, il y aurait vite des conséquences.

Tout cela pour dire que c’est un sujet très complexe. Lorsque nous avons questionné des acteurs, on nous a répliqué que le gros problème, c’est que l’application de la règle n’était pas constante.

À tous les briefings en WTCS, les athlètes sont avertis du sujet et doivent s’appuyer sur cette définition, soit, caler, retenir et nuire au déplacement d’un compétiteur est une infraction.

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