Ce qu’on a appris > WTCS Pontevadra – La recette Française maitrisée.

Les grandes finales sont toujours des courses différentes parce que les meilleurs athlètes ne font jamais l’impasse, et par définition, ils doivent s’y présenter avec leur meilleur niveau afin de marquer le plus de points pour le classement mondial (associé à un bonus monétaire). Une bonne performance là peut aussi relancer un athlète qui a connu une saison décevante. De plus, pour beaucoup, c’est un résultat déterminant pour continuer la route vers les JOs de 2024. Après les déceptions de Hayden Wilde (chute avant course), et de Matt Hauser (Covid) lors du test event de Paris, cette course était clairement une opportunité pour reprendre le contrôle de leur légende.

Merci l’Espagne.
Un parcours différent, et beaucoup de monde au bord de la route. Merci!!!

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Parlant de parcours… est-ce que c’est lui qui décide du titre mondial?
Sujet à débat mais avec le parcours de Paris, on aurait surement un résultat complètement différent… On a enfin retrouvé un terrain de jeu où l’erreur se paye au prix fort. Une mauvaise natation ne peut pas forcément s’effacer.

Contrairement aux autres WTCS
la Grande Finale permet 65 athlètes au départ (versus 55). Cela forcément un impact sur la natation. Un nageur moins fort, sera plus au contact des autres, tandis que les meilleurs nageurs feront rapidement la différence et seront donc beaucoup moins embettés.

Hauser (AUS) et Schomburg (ALL) ont rapidement pris les choses en mains. Ils ont profité d’une première bouée à seulement 4 minutes d’effort. Plus les passages sont difficiles en arrière, plus il y a un gain d’être dans les premières places, profitant d’un virage sans gêne. Les contacts usent et surtout déstabilisent psychologiquement.

Après le premier tour, les favoris sont logiquement piégés, Blummenfelt 44ᵉ, Hayden Wilde 46ᵉ, Alex Yee 48ᵉ à 25s, tandis que les francais réussissent à nouveau le tir groupé avec Pierre Lecorre, Tom Richard (oui oui !), Dorian Coninx et Léo Bergère tous dans les 10 premières places et parfaitement placés pour profiter du deuxième tour.

Ce qu’il faut déjà retenir?
Matt Hauser est vraiment en train de changer de statut. Il pourrait devenir cet athlète qui prend en main les dynamiques de courses de A à Z. C’est un athlète sur papier sans point faible. Mais, il y a toujours une incertitude dans son final.

La fausse impression?
Si Alex Yee, Hyden Wilde semblaient avoir fait des progrès en natation, c’était peut-être juste une illusion avec des natations pas si appuyées. L’absence de certains nageurs peuvent expliquer cela.

Wilde et Yee sortent finalement avec 49s, c’est énorme et cela doit les sortir totalement de la course. Enfin, selon les standards habituels.

Attendre la dernière course pour appliquer le plan anti Yee et Wilde?
Contrairement à d’autres courses WTCS, c’est que le parcours espagnol paraissait plus propice pour faire les écarts à vélo. Avec un long faux plat, être dans un peloton massif n’apporte pas l’avantage habituel. À nouveau, n’oublions pas l’effet des 65 athlètes et la présence de tous les meilleurs athlètes.

Les athlètes débutent le vélo avec justement cette impression qu’il y a quelque chose à faire.

Oui mais il y a Hayden Wilde…
En à peine un tour de vélo, il reprend 24s sur la tête. Et cela illustre malheureusement parfaitement la saison. L’incapacité du groupe de tête à garder leur avance sur le vélo. S’il y a quelques années, sortir a plus de 20s de la tête vous éliminait de la course, les trains de Kristian Blummenfelt et de Hayden Wilde permettent a beaucoup d’athlètes de revenir dans la course. La force de ces deux athlètes est rassembleuse et fait en sorte que d’autres athlètes l’aident.

Ce qui est le plus impressionnant, c’est que même avec cet effort additionnel, Wilde et Yee sont en mesure de très bien courir derrière.

Réaction en deux temps…
Après le premier tour, et face à l’impressionnante remonté du groupe de Wilde, accompagné par Blummenfelt, on a clairement vu le groupe de tête mieux s’entendre et refuser d’abandonner leur avantage.

Dans les faits, Wilde a surement fait un calcul qu’il devait revenir le plus rapidement possible sur la tête, sinon, il n’aurait plus l’adhésion de son groupe. Cette stratégie se payera rapidement physiquement, puisque son groupe finira par perdre du temps significatifs sur tous les tours de la deuxième moitié.

On peut aussi avancer qu’il a probablement été extrêmement surpris de voir son nom sur le tableau des pénalités vu l’étrangité de sa sanction.

Alex Yee craque à nouveau.
C’était la troisième fois qu’il s’est présenté à la Grande Finale en tant que leader. Il a nouveau craqué. Incapable de rester au contact de Wilde, il se retrouve a plus de 1:20 après la première moitié du vélo.

Wilde maudit…
Malheureusement, Wilde reçoit une pénalité pour un objet hors de la boite en T1. Dans les faits, on doit plus parler d’abandon de matériel puisqu’il perd son bonnet de sa main. Il finira dans l’eau et donc dans l’incapacité de le reprendre.

Mais qui sera champion du monde?
À mi-course, tout est possible, entre le retard de Yee, la pénalité de Wilde… Les Français peuvent à nouveau faire un hold-up.

Jonny Brownlee qui se cache dans le groupe de tête…
Le triathlon, il a changé.

La grande nouvelle…
Wilde et Blummenfelt peuvent perdre du temps à vélo. À l’exception du premier tour, ils ont perdu du temps sur tous les tours suivant passant de 26s à 45s. Si cela n’est pas massif, c’est un signal très fort pour la prochaine saison.

La sanction finale est de 45s.

Hauser exécute…
et prend tout de suite le contrôle de la course avec une transition parfaite qui lui donne un avantage sur les autres. Léo Bergère 2e. Dorian Coninx 11e à 4s. Tom Richard et Pierre Lecorre, 6s.

Le parcours de course à pied étant très atypique, avec un parcours étroit et valloné, les athlètes doivent accepter les changements de rythme. Cela vient créer une certaine incertitude et un refus de partir trop vite. On se retrouve donc avec un regroupement et à la surprise générale, Csongor Lehmann en leader.

Après le premier tour, on retrouve toujours 20 athlètes en moins de 3s.

Morgan Pearson le premier à attaquer.
Il profitera de la montée pour faire son attaque à plus de 7km de l’arrivée. Malheureusement à l’image de Hauser, si le potentiel est énorme, il n’y a pas cette régularité.

Vilaca craque
Très régulier durant toute la saison, c’est plutôt de le voir en difficulté après seulement 5km. À cela on peut aussi y ajouter Matt Hauser dont on espérait plus.

Coninx et sa montre…
Comment ne pas être en sur-régime, cette technique l’aura clairement aidé à être très régulier cette saison. Revenant à plusieurs reprises de l’arrière. C’est lui qui gagne le sprint final devant Hellwig et Le Corre. Bergère au pied du podium mais toujours après une présence indéniable dans la dynamique de la course.

Coninx gagne le titre mondial, U23 et élite.
Il est le parfait contre-exemple au développement précoce.

Si c’est seulement la troisième victoire de Dorian en WTCS, le plus étonnant, c’est qu’il gagne le titre mondial en étant classé que 5e avant la Grande Finale. C’est la plus grande remontée de l’histoire de cette série. C’est une sacrée remonté après sa 3e place au test event de Paris.

4 titres mondial pour la France en 5 ans avec trois athlètes différents.

Léo Bergère sans critères 2 pour les JOs malgré une saison très complète et une troisieme place au titre mondial. Léo se devait de monter sur le podium pour faire son critère. Sachant que Dorian l’avait déjà, il aurait pu laisser Léo le passer mais cela est contraire aux règles (collusion) et il y aurait perdu son titre mondial.

Pierre Le Corre.
À l’image d’une équipe de France totalement folle, il obtient son critère 2. Malgré des critères très difficiles, avec Dorian Coninx, on a deux athlètes avec leur critère. Il reste donc une place qui devrait se jouer entre Vincent Luis et Léo Bergère, soit deux anciens champions du monde.

L’allemage de plus en plus menaçante.
Hellwing, Luhrs et avec l’aide de Schomburg, autant la France peut compter sur un allier d’échappé, autant ils sont de plus en plus menacant.


1
Dorian Coninx #5 FRA01:42:22
2Tim Hellwig #10 GER01:42:22 +00:00:01
3Pierre Le Corre #8 FRA01:42:22 +00:00:01
4Léo Bergere #4 FRA01:42:28 +00:00:07
5Lasse Lührs #26 GER01:42:44 +00:00:22
6Csongor Lehmann #9 HUN01:42:54 +00:00:32
7Matthew Hauser #6 AUS01:43:04 +00:00:42
8Tyler Mislawchuk #19 CAN01:43:09 +00:00:47
9Hayden Wilde #2 15sec Penalty – Equpment out of bin – Served NZL01:43:17 +00:00:55
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